Économie

L’euro en chute libre face au dinar algérien sur le marché noir

L’euro poursuit sa dégringolade face au dinar algérien sur le marché noir des devises en Algérie. Depuis son record historique de 262 dinars l’unité le 9 décembre dernier, la monnaie unique européenne n’arrête pas de perdre du terrain.

Ce samedi, l’euro qui est repassé sous la barre de 250 dinars algériens l’unité jeudi 19 décembre pour la première fois depuis le 25 septembre dernier, est proposé à la vente à 247,5 dinars pour un euro, au Square Port Said d’Alger, la principale place du marché noir des devises en Algérie.

Soit 100 euros pour 24.750 dinars algériens, un niveau élevé certes, mais qui est loin des 262.000 qu’il fallait débourser pour acheter la même somme, il y a 13 jours exactement. En moins de deux semaines, l’euro a perdu 14,5 dinars l’unité.

Marché noir des devises en Algérie : voici les cours de l’euro et du dollar ce samedi 21 décembre

Pour le dollar, il a suivi la même courbe baissière. Ce samedi, il est proposé à 236,5 dinars algériens l’unité. Le billet vert valait 240 dinars algériens jeudi 19 décembre. Au moins deux mesures prises par les autorités algériennes ont pesé sur les cours de l’euro et du dollar sur le marché noir des devises.

Cette baisse spectaculaire pourrait être liée d’abord à la décision du président Abdelmadjid Tebboune de revoir à la hausse l’allocation touristique à 750 euros par personne et par année civile contre 15.000 dinars, soit 100 euros, auparavant. La mesure, dont les modalités d’application n’ont pas encore été définies, entrera en vigueur en janvier 2025.

Un autre coup dur a été porté au marché noir des devises avec l’entrée en vigueur le 21 novembre dernier d’un nouveau règlement de la Banque d’Algérie fixant la somme en devises à exporter à 7.500 euros ou l’équivalent dans une autre monnaie étrangère, une fois par année civile, contre la même somme par voyage auparavant.

Ces deux mesures ont probablement réduit le recours par les Algériens au marché noir pour acheter des devises dont ils ont besoin pour voyager, se faire soigner à l’étranger ou financer les études de leurs enfants dans les universités et écoles à l’étranger.

Les commerçants dits du cabas qui importent illégalement des produits pour les vendre sur le marché national ont été durement impactés par la réduction drastique du montant en devises à exporter à partir d’Algérie.

Toutefois, les cours de l’euro et du dollar restent anormalement élevés, ce qui pourrait s’expliquer sur l’activité d’autres acteurs que les voyageurs et les commerçants du cabas, comme les importateurs ou ceux qui préfèrent convertir leurs dinars en euros pour les thésauriser.

Au marché officiel, les cours de l’euro et du dollar restent stables, respectivement à 140,18 dinars et 134,56 dinars.

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