Politique

L’ex-ministre Abdeslam Bouchouareb réclame la protection de la France

Abdeslam Bouchouareb, ex-ministre de l’Industrie sous le règne du président Abdelaziz Bouteflika, se trouve en France, à laquelle il demande protection. La justice française va statuer le 9 octobre sur les demandes d’extradition de l’Algérie.

Poursuivi en Algérie dans des affaires de corruption, il a été condamné à maintes reprises à de lourdes peines de 20 ans de prison par contumace.

Il a quitté l’Algérie avant la chute du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, sous la pression du hirak populaire qui a fait échouer le projet de son cinquième mandat. Il s’est réfugié en France, comme TSA l’a rapporté en mai 2019.

Selon une dépêche AFP publiée ce jeudi 19 septembre, Abdeslam Bouchouareb fait l’objet d’une demande d’extradition de l’Algérie.

Son avocat Me Benjamin Bohbot demande à la justice française de ne pas l’extrader, en affirmant que son client fait l’objet de « poursuites politiques » dans un contexte de « purge de l’ère Bouteflika ».

Depuis la chute de l’ancien président de la République, de nombreuses condamnations pour corruption ont été prononcées à l’encontre d’anciens ministres et hommes d’affaires. En Algérie, Abdeslam Bouchouareb a été condamné par défaut dans de nombreuses affaires liées au dossier de l’automobile.

La France va-t-elle extrader Abdeslam Bouchouareb vers l’Algérie ?

Domicilié dans les Alpes-Maritimes dans le Sud-Est de la France, Abdeslam Bouchouareb, 72 ans, a été placé sous contrôle judiciaire par la justice française depuis octobre 2023. Il est interdit seulement de quitter la France où il réside légalement, selon l’AFP.

Au total, l’Algérie a présenté à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Sud de la France) huit demandes d’extradition dans l’affaire Bouchouareb, dont cinq pour exécuter des jugements prononcés contre l’ancien ministre de l’Industrie (avril 2014 – mai 2017) et trois dans le cadre d’autres poursuites judiciaires.

Les juges de la Cour d’Aix-en-Provenance ont demandé à la justice algérienne « deux suppléments d’information afin d’obtenir des éclaircissements sur des points juridiques », selon la même source. Les juges français ont réclamé aussi « l’engagement formel » que la peine de mort, si elle est encourue, « ne sera ni requise ni appliquée ».

Abdeslam Bouchouareb a été cité dans l’affaire des Panama Papers en 2016 qui a révélé qu’il possédait une société offshore gérant un portefeuille de valeurs immobilières d’un montant de 700.000 euros.

Il a perdu la confiance du président Bouteflika lors de la nomination d’Abdelmadjid Tebboune le 25 mai 2017 à la tête du gouvernement, alors qu’il faisait l’objet de critiques acerbes sur sa gestion des licences d’importation des véhicules.

Abdelmadjid Tebboune a été ensuite écarté du gouvernement le 16 août de la même année sous la pression des hommes de Bouteflika.

En décembre 2019, il a été élu président de la République, et réélu pour un second mandat le 7 septembre dernier.

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