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Libye : le ministre de l’Intérieur veut rendre le voile obligatoire et instaurer une police des mœurs

Libye : le ministre de l’Intérieur veut rendre le voile obligatoire et instaurer une police des mœurs

Par Pexels
Une femme voilée

Vive polémique en Libye. Imad Trabelsi, ministre de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale temporaire, a annoncé mercredi 6 novembre, une série de mesures, dont le port obligatoire du voile, une décision qui a divisé l’opinion publique dans le pays et suscite des débats chez les pays voisins.

Le responsable a suscité une vive controverse dans le pays à travers ces nouvelles mesures, perçues par une partie de la classe politique et de la population libyenne comme étant restrictives aux libertés.

Outre le port obligatoire du voile pour toutes les femmes et filles dès l’âge de neuf ans, y compris dans les écoles, Imad Trabelsi a également fait état de restrictions sur la liberté de voyage des femmes libyennes, réclamant qu’elles soient accompagnées d’un "mehrem" homme pour voyager.

« Ceux qui souhaitent vivre en liberté, qu’ils partent en Europe » 

Le ministre a aussi parlé de l’interdiction de la mixité dans les lieux publics, tels que les cafés. Pour respecter la « spécificité de la société libyenne », comme il l’a avancé pour se justifier, ces nouvelles mesures touchent aussi la façon de couper les cheveux ou de s’habiller.

Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur propose de restreindre l’importation de certains types de vêtements et souligne que le plan de son département ministériel inclut la mise en œuvre de la police des mœurs pour veiller au respect de ces mesures.

Les contenus partagés sur les réseaux sociaux par les Libyens ne sont également pas épargnés, car ils seront strictement contrôlés, selon toujours le même responsable. Les auteurs des publications jugées contraires aux mœurs seront poursuivis.

Et pour couronner le tout, Imad Trabelsi invite tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ces mesures et « qui souhaitent vivre en liberté de partir en Europe », rapporte la BBC.

Ces annonces, bien qu’elles ne soient pas encore officiellement appliquées, ont suscité une vive controverse dans le pays. Si certains se sont montrés favorables, d’autres ont critiqué cette attitude, la trouvant restrictive aux libertés des Libyennes et des Libyens.

« Ce qu’il avance constitue un dangereux précédent »

Layla Ben Khalifa, militante des droits des femmes et candidate à l’élection présidentielle, citée par RFI, estime que le ministre, à travers ces annonces, veut gagner la sympathie des intégristes.

Plusieurs ONG et organisations de défense des droits de l’Homme ont également dénoncé ces déclarations, soulignant qu’elles ne respectent ni la Constitution ni les lois du pays. « Ces déclarations incluent un certain nombre de déviations et de violations de la loi », dénonce Ahmad Hamza, président de la Commission nationale des droits de l’Homme.

Pour lui, « ce qu’il avance constitue un dangereux précédent en termes du comportement et du langage d’un responsable face aux questions de droits de l’Homme, de libertés publiques et fondamentales et de droits de citoyenneté ».

Le gouvernement d’unité nationale temporaire n’a fait aucune déclaration officielle sur les propos de son ministre de l’Intérieur, ce qui ouvre la porte à toutes les suppositions sur la ligne du gouvernement dans un avenir proche.

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