L’Algérie a donné sa réponse concernant la liste de ressortissants algériens que la France souhaite expulser. Elle a été signifiée au chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie, reçu ce lundi 17 mars par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, indique un communiqué du ministère.
Alger confirme ainsi officiellement la réception d’une telle liste, annoncée il y a une semaine par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. L’Algérie a décidé de ne pas donner suite à cette liste.
Liste de Retailleau : voici la réponse de l’Algérie
Celle-ci a été remise le 14 mars au chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France qui a été reçu au ministère français des Affaires étrangères, indique le communiqué, sans préciser le nombre de ressortissants algériens que la France souhaite éloigner de son territoire.
Bruno Retailleau a menacé vendredi dernier de démissionner si le gouvernement français « cède » face à l’Algérie.
Dans la « note verbale » remise par M. Magramane au chargé d’affaires français, et qui constitue la réponse officielle du gouvernement algérien, il est indiqué que l « ’Algérie réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire ».
« En outre, lit-on encore dans le communiqué de la diplomatie algérienne, l’Algérie désapprouve l’approche sélective de la France vis-à-vis des accords bilatéraux et internationaux liant les deux pays ».
Expulsions d’Algériens de France : l’Algérie veut un traitement au cas par cas
Elle réaffirme, est-il expliqué, qu’ "en ce qui la concerne, l’Algérie n’est animée que par le souci de s’acquitter de son devoir de protection consulaire à l’égard de ses ressortissants ».
Il s’agit d’une réponse à ceux qui en France, dont M. Retailleau, accusent l’Algérie de « chercher à humilier la France » et de ne pas respecter les accords bilatéraux.
Aussi, la démarche de la partie française est rejetée dans la forme et dans le fond.
Sur la forme, explique le ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a fait valoir que "la France ne pouvait, unilatéralement et à sa seule discrétion, décider de remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement ».
Au cours de l’audience, la partie française a « été invitée à respecter la procédure établie en la matière, en suivant le canal d’usage, celui entretenu entre les Préfectures françaises et les Consulats algériens compétents, et en préservant la manière de traitement habituelle, celle de procéder au cas par cas », ajoute la même source.
Sur le fond, l’Algérie a souligné dans sa réponse que « le Protocole d’Accord de 1994 ne peut être dissocié de la Convention de 1974 sur les relations consulaires qui demeure le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays ».
De ce point de vue, ajoute la diplomatie algérienne, "la mise en œuvre de l’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre, notamment lorsqu’il s’agit de la nécessité de veiller au respect des droits des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement ».
Pour toutes ces raisons, la réponse officielle de l’Algérie est comme suit : « Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises« , »invitées à suivre le canal d’usage, en l’occurrence celui établi entre les Préfectures et les Consulats ».