Face au développement de la situation au Moyen-Orient notamment la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, des partis politiques appellent à renforcer le front interne en Algérie.
Deux candidats à l’élection présidentielle du 7 septembre dernier plaident pour le renforcement du front interne par le dialogue politique.
Youcef Aouchiche et Abdelali Hassani Chérif ont, dans des sorties publiques distinctes, souligné la nécessité de consolider l’unité et la cohésion nationale face aux bouleversements géostratégiques que connaît le monde. Hassani et Aouchiche étaient arrivés derrière le président Tebboune, réélu dès le premier tour avec plus de 84% des voix.
Dans son discours d’investiture après sa réélection pour un deuxième mandat, le président de la République avait promis le 17 septembre d’ouvrir un dialogue politique inclusif avec tous les acteurs politiques et économiques.
Effondrement du régime de Bachar Al-Assad : les leçons à tirer, selon le FFS
Youcef Aouchiche, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), a mis à profit la tenue d’une session extraordinaire du conseil national du parti, samedi 14 décembre, pour appeler à « favoriser le dialogue et la recherche des compromis et des consensus », dans le but, a-t-il dit, de « préserver le pays, renforcer son unité et consolider sa cohésion ».
Cela passe, selon Youcef Aouchiche, par « l’ouverture politique », « l’instauration d’une véritable pluralité », « le respect des libertés publiques » et « la consécration des principes démocratiques et de l’Etat de droit ».
Aouchiche a appelé à ouvrir un chantier de « la souveraineté et de la résilience ».
Évoquant les récents développements de la situation en Syrie, le premier responsable du FFS a estimé que « l’effondrement inattendu et spectaculaire » du régime syrien et les évènements qui s’accélèrent au Moyen-Orient « nous rappellent une vérité indéniable, à savoir que notre force est dans notre unité et notre capacité à construire une résilience en mesure de nous mettre à l’abri de ces bouleversements géopolitiques majeurs ».
Youcef Aouchiche estime que la « gestion sécuritaire, sous le motif de maintenir l’ordre, ne fait que fragiliser les fondements de la société algérienne et nourrir un climat de méfiance vis-à-vis de l’Etat, de peur et de division. »
Vendredi, c’est l’autre candidat à la dernière présidentielle, Abdelali Hassani Chérif, qui a fait un appel similaire à partir de Batna où se tenait une conférence régionale des cadres de son parti, le Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Hassani Chérif a insisté sur la nécessité, de « conjuguer les efforts de tous pour préserver l’unité et les intérêts de la nation pour faire face aux défis ».
Le président du MSP a lui aussi évoqué les évolutions en cours sur la scène internationale, soulignant que son parti s’engage dans « les efforts visant à préserver l’unité nationale et à renforcer le front intérieur ».
Soufiane Djilali : « Nos adversaires sont maintenant nombreux »
Le parti a organisé ce week-end plusieurs rencontres régionales à l’est du pays, entrant, selon Hassani Chérif, dans le cadre de la sensibilisation à la nécessité de tenir un rôle positif et efficace sur les questions liées aux affaires intérieures ainsi que face aux développements qui se produisent dans le monde.
Évoquant la situation qui prévaut sur la scène régionale et internationale et les défis qui se posent à l’Algérie, Djilali Soufiane, président de Jil Jadid, a estimé dans une déclaration à TSA que les effets sur l’Algérie de la chute du régime syrien « seront plutôt géopolitiques ».
« Nos rapports avec les pays du Moyen-Orient seront indirectement affectés. La réorganisation du Moyen-Orient sous l’égide du trio USA-Turquie-Israël pourrait alors donner des idées pour une tentative d’étendre le nouvel ordre vers l’Afrique du Nord », déclare Soufiane Djilali qui reconnaît que « nos adversaires sont maintenant nombreux ».
« Toutes nos frontières sont devenues sensibles. Nous sommes entourés par des pays qui vivent des troubles internes ou sont carrément porteurs de danger pour nous », dit-il, soulignant que « dans ce jeu à multiples variables, l’Occident a opté pour le soutien du Maroc contre l’Algérie ».
Néanmoins, « il ne faudrait pas exagérer les risques » et « l’Algérie a ses moyens de défense », assure-t-il.