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Malika Aid Boudries, une Algérienne à la pointe de la recherche à Harvard

Malika Aid Boudries est de ceux qui visent les étoiles pour atteindre la lune. Cette chercheuse algérienne a rêvé de médecine, et a choisi l’informatique pour finalement bouleverser la recherche mondiale.

Dans sa rencontre avec Al Arabiya, elle révèle comment elle est passée des bancs de l’université de Tizi-Ouzou aux laboratoires high-tech de Boston. Découvrez la trajectoire fulgurante de cette figure incontournable dans la lutte contre les virus émergents.

Une chercheuse algérienne au plus près des avancées médicales

À l’instar d’autres prodigieux membres de la diaspora algérienne, Malika Aid Boudries, Ph.D, est une scientifique de renommée mondiale. Cette bioinformaticienne trace un chemin hors du commun.

Née en Algérie, elle a fait ses études à l’université de Tizi-Ouzou, où elle a décroché un diplôme d’ingénieure en informatique, mais très vite, l’appel de la recherche la pousse à changer d’horizon, et c’est ainsi qu’elle se rend au Canada puis aux États-Unis.

Elle révèle à la chaîne de télé Al Arabiya : « J’ai étudié les mathématiques et obtenu mon baccalauréat. Je voulais faire médecine, mais je n’ai pas pu. J’ai été à l’université de Tizi-Ouzou pendant 5 ans pour être ingénieure en informatique ».

L’aventure de Malika débute au Québec, lorsqu’elle s’inscrit à l’Université de Montréal et décroche avec brio un doctorat en bio-informatique.

« Avant de terminer mon doctorat, la dernière année, j’ai commencé à envoyer des candidatures postdoctorales, j’en ai envoyé 3 ou 4 au MIT, à l’Institut Reagan, et à un laboratoire ici, à la Harvard Medical School », révèle-t-elle depuis son bureau à l’université Harvard.

Ce n’est toutefois pas à Boston que sa carrière bascule, mais en Floride, à l’Institut de thérapie génique et vaccinale. « C’est l’expérience que j’ai acquise dans ce laboratoire qui m’a ouvert les portes », dit-elle.

Une pionnière dans la lutte contre le Covid-19

Plus tard, la chercheuse revient à Boston et intègre la prestigieuse université d’Harvard où elle officie actuellement comme professeur en médecine. Elle se spécialise dans la recherche sur les virus émergents et le développement de vaccins.

Dans sa discipline, elle combine la génomique, la biologie computationnelle et l’intelligence artificielle. Par ailleurs, son nom, Malika Aid, n’est pas étranger aux publications scientifiques renommées, comme dans la célèbre revue américaine Cell.

« Lorsque le virus Zika est apparu en 2016-2017, il s’agissait d’un problème de santé mondiale. J’ai donc participé au développement d’un vaccin contre le Zika… J’ai mené cette recherche et elle a été publiée dans la revue Cell en 2017 », relate la chercheuse algérienne.

Son rôle essentiel dans la recherche scientifique va également se manifester lors de la pandémie de Covid-19 : « Nous avons montré que l’un des problèmes de santé causés par le coronavirus est la coagulation sanguine ».

Malika Aid va également aider à l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus. Elle détaille : « Le vaccin que notre laboratoire a mis au point contre le Covid-19 devait être testé sur des animaux avant d’être destiné à un usage humain. Je parle là du vaccin Johnson & Johnson, qui a été développé en collaboration avec notre laboratoire ».

Aujourd’hui, la chercheuse algérienne dirige le Laboratoire de Génomique et Bioinformatique à Harvard. Elle garde également un lien fort avec son pays, en collaborant avec d’autres scientifiques et en s’investissant dans la formation de jeunes chercheurs en Algérie et en Afrique.

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