Au Maroc, dans deux secteurs industriels clés, le capital national ne représente que de très faibles taux de participation, car ils sont dominés par les capitaux étrangers.
Un récent rapport de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) indique en effet que le capital marocain dans l’automobile et l’aéronautique ne représente, respectivement, que 6% et 4%.
Le capital marocain brille par son absence dans l’automobile et l’aéronautique
Selon le rapport, cité par le site d’information marocain L’Opinion, l’automobile et l’aéronautique que le gouvernement marocain met en avant pour vanter sa réussite économique demeurent en bas de l’échelle des secteurs « les plus marocanisés » du royaume. Pourtant, il s’agit de deux secteurs clés de l’économie marocaine, représentant une grande part de sa force de frappe à l’export.
En revanche, d’autres secteurs industriels, tels que les industries agricoles et minérales, sont dominés par les investissements nationaux, qui représentent plus de 90 % du capital. Les secteurs de l’agroalimentaire, du big-pharma et du textile représentent aussi des taux élevés de participation du capital marocain.
Les données de la Confédération générale des entreprises du Maroc révèlent donc que le capital marocain brille par son absence dans deux secteurs clés (l’automobile et l’aéronautique, dominés notamment par Renault, Stellantis, Airbus…), sur lesquels le pays mise gros pour son décollage industriel.
En 2024, l’industrie automobile marocaine, à elle seule, a généré près de 40% d’exportations pour un montant de 157 milliards de dirhams. Le phosphate et l’aéronautique constituent les deux autres principaux secteurs sur lesquels se base l’exportation marocaine.
Profondes disparités dans le découpage territorial de l’emploi industriel
Le rapport de la CGEM révèle également de profondes disparités dans le découpage territorial de l’emploi industriel au Maroc, ainsi que l’exclusion de nombreuses régions de la dynamique industrielle.
Dans le détail, le document précise que 37 % des emplois industriels au Maroc sont localisés dans la région de Casablanca-Settat, 27 % dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et 13 % dans la région de Rabat-Salé-Kénitra.
Les autres régions du pays ne concentrent que 23 % des emplois industriels restants. En outre, le rapport fait état de la concentration de 80 % des emplois qualifiés dans les régions de Casablanca et Tanger, appelant ainsi à une meilleure intégration des autres régions dans le développement industriel.
Par ailleurs, le rapport de la CGEM note que l’industrie est devenue un élément clé de l’économie marocaine, contribuant à hauteur de 27 % du PIB, avec l’objectif de doubler cette contribution d’ici 2035.