Économie

Maroc : ces produits algériens qui résistent à la crise diplomatique

Dans un contexte de crise diplomatique et de fermeture hermétique des frontières entre l’Algérie et le Maroc, certains produits algériens réussissent tout de même à conquérir les étals des magasins marocains.

Plusieurs produits algériens ont connu dernièrement une indéniable évolution qualitative, ce qui les a propulsés aux devants de la scène économique nationale, mais aussi internationale.

El Mordjene : un produit algérien qui se vend cher au Maroc

La pâte à tartiner El Mordjene est souvent le premier exemple qui vient à l’esprit. Ce produit algérien, qui a fait de l’ombre à des marques internationalement connues, comme Nutella, a enregistré un incroyable succès en Algérie et en France, ainsi que dans d’autres pays du Golfe.

Sans surprise, la pâte à tartiner El Mordjene est également présente au Maroc. Elle est disponible dans les « échoppes et épiceries spécialisées en produits de contrebande qui pullulent aux quatre coins du Royaume », fait savoir le média marocain L’Opinion, ce 21 février 2025.

Au Maroc, cette pâte à tartiner algérienne se vend à des prix exorbitants. Le pot de 700 grammes est vendu à plus de 350 dirhams au Maroc, alors qu’il ne dépasse pas l’équivalent de 40 dirhams en Algérie.

Un des commerçants de la ville de Rabat confie qu’il arrive à écouler une cinquantaine de pots El Mordjene par mois, « ce qui n’est pas rien vu son prix ».

El Mordjene : pourquoi c’est Made In Türkiye ?

Seul bémol, les pots d’El Mordjene vendus au Maroc sont visiblement estampillés « Made In Türkiye », alors que la marque algérienne n’est pas dotée d’unités de production dans ce pays.

Ceci dit, avec cette inscription, les pots d’El Mordjene peuvent entrer plus facilement au Maroc qui a signé un accord de libre-échange avec la Turquie, estime le Président de l’Association de Protection du Consommateur (UNICONSO), Ouadie Madih.

L’intervenant se demande toutefois pourquoi ce produit, s’il est vraiment produit en Turquie, ne se vend pas librement dans les grandes surfaces, mais aussi pourquoi les pots ne portent pas le tampon de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA).

Selon une commerçante en ligne basée à Agadir, El Mordjene emprunte les voies de contrebande pour entrer au Maroc. Les pots arrivent au royaume, selon elle, dans les bagages de ressortissants marocains résidant en Tunisie, aux Émirats arabes unis ou au Qatar, qui les vendent une fois arrivés au Maroc.

Des commerçants prennent ensuite le relais et revendent les produits en ligne, et proposent même une livraison à domicile pour un prix qui peut atteindre, voire dépasser, les 400 dirhams pour le pot de 700 grammes.

Maroc : des dattes algériennes qui font de l’ombre aux variétés marocaines

En plus de la pâte à tartiner E Mordjene, et à l’approche du Ramadan 2025, c’est un autre produit d’Algérie qui prend les devants sur les étales des magasins marocains.

Il s’agit des dattes algériennes, notamment la variété de Deglet Nour, qui sont généralement, selon le média Actu-Marc, préférées aux dattes marocaines, « dont la qualité a baissé au fil des années, contrairement à leurs prix, qui restent élevés ».

Avec un bon rapport qualité-prix, les dattes algériennes ont réussi à se faire une place sur le marché marocain, malgré les campagnes de boycott lancées contre ce fruit qui provient des oasis du Sud algérien.

Ce fruit est vendu par plusieurs grossistes au Maroc, mais aussi par de grandes surfaces, à l’instar de celles arborant l’enseigne Marjane, propriété de la holding royale.

Maroc : les dattes algériennes se distinguent par le meilleur rapport qualité-prix

Malgré une campagne surfant sur la crise diplomatique entre les deux pays et appelant au boycott des dattes algériennes, les commerçants marocains continuent d’écouler leurs stocks et les consommateurs, quant à eux, semblent avoir pris le parti du meilleur produit qui se vend, de surcroît, à un prix moins cher que celui de la concurrence.

Alors que certains s’interrogent sur le circuit qu’arpentent les dattes algériennes avant de faire leur entrée au Maroc, des commerçants de Béni Drar, localité frontalière, assurent qu’ils ont importé ces dattes légalement via les ports de Béni Ansar au Nador ou encore via celui de Tanger, rapporte le média marocain Bladi.

Il est à rappeler que plusieurs rumeurs ont ciblé les dattes algériennes au Maroc, notamment celles indiquant qu’elles seraient impropres à la consommation. Des rumeurs qui ont été cependant démenties par l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), précise encore le média marocain.

SUR LE MÊME SUJET :

Dattes algériennes au Maroc : la réponse des experts aux accusations

Les plus lus