L’économie marocaine traverse une grave crise, avec une hausse inquiétante des faillites d’entreprises et un niveau de vie en chute libre, selon les chiffres officiels.
Le dernier recensement général de la population et de l’habitat au Maroc est une véritable sonnette d’alarme sur la situation socio-économique du royaume. Avec des milliers d’entreprises qui ferment simultanément et un taux de chômage qui dépasse les 20 %, il y a bien péril en la demeure.
Le Maroc a été durement touché par la pandémie du Covid-19, l’inflation mondiale, le séisme meurtrier de septembre 2023 et la sécheresse endémique qui paralyse le secteur agricole, l’un des principaux piliers de l’économie marocaine. À cela s’ajoutent la corruption et les dépenses effrénées en armement.
Tous les ingrédients sont réunis pour aggraver les difficultés de l’économie du Maroc et la précarité de pan entiers de sa population.
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في المغرب.. 80% من الأسر تعاني من تدهور المعيشة بحسب المندوبية السامية للتخطيط ! مع رندة خشة
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Mardi 17 décembre, le haut-commissaire au plan, Chakib Moussaoui, a dévoilé les résultats du dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH).
Il a notamment fait état d’un taux de chômage ahurissant : 21,3 % de la population active sont sans emploi en 2024. En dix ans, le chômage a progressé de plus de 5 points (16,2 % en 2014).
Ces chiffres confirment ceux de l’OCDE qui, en septembre dernier, avait situé le taux de chômage des jeunes à plus de 35 %.
Parallèlement, plus de 9.000 entreprises marocaines ont déclaré faillite en 2024, a fait savoir de son côté Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des Finances.
Les prévisions du RGPH annoncent 16.000 cas de faillite à la clôture de l’exercice 2024. C’est 13 % de plus qu’en 2023 et le double de la moyenne annuelle des faillites enregistrée dans la période 2016-2019.
Ce niveau très élevé du taux de fermeture des entreprises dépasse celui constaté pendant la pandémie de Covid-19 et même le niveau historique enregistré dans le sillage de la crise financière mondiale de 2008.
En plus du climat économique global morose, la précarité des entreprises marocaine est aggravée par la fragilité de leurs actifs, les problèmes de succession pour ce qui est des sociétés familiales et les retards dans le recouvrement de leurs créances.
Situation socio-économique du Maroc : les chiffres du marasme
Avec une sécheresse qui plombe le secteur agricole, des milliers d’entreprises qui ferment et un taux de chômage historique, le niveau de vie de la grande majorité des Marocains a régressé.
Selon les chiffres détaillés du RGPH, 80 % des ménages sondés affirment que leur niveau de vie a reculé durant les 12 derniers mois. Plus inquiétant encore, seules 3 % des familles ont déclaré avoir pu épargner une partie de leur revenu pendant la même période.
Par ailleurs, le recensement a fait ressortir que 55 % des ménages ont pu couvrir toutes leurs dépenses grâce à leur revenu tandis que 42 % ont épuisé toutes leurs économies antérieures.
Malgré un taux de croissance de 3,4 % en 2023 et le recul de l’inflation à à 3,4 %, après avoir atteint des cimes en 2022, la situation socio-économique du royaume ne s’arrange pas. Elle s’aggrave.
Les observateurs redoutent un désastre social à cause de la persistance des vecteurs du marasme économique actuel et surtout de la structure très inégalitaire de la société marocaine.
En mars 2023, le rapport mondial sur les inégalités (inequality World Report) avait classé le Maroc parmi les États les plus inégalitaires au monde, soulignant que 10 % de la population s’accaparent plus de 50 % des revenus du pays.
Le marasme économique et social généralisé s’est traduit en septembre dernier par une spectaculaire tentative d’évasion collective de la jeunesse marocaine vers l’enclave espagnole de Ceuta à partir de la ville marocaine de Fnideq.