La situation socio-économique du Maroc s’aggrave, avec un taux de chômage qui atteint des niveaux alarmants. Les chiffres émanent d’une source officielle, le Haut-commissariat marocain au plan.
Le royaume est affecté par une somme de facteurs qui compliquent sa situation économique et sociale.
En plus de l’inflation mondiale induite par la guerre en Ukraine, la crise sanitaire de Covid-19 et les conséquences du séisme de septembre 2023, le Maroc fait face à une sécheresse aiguë qui plombe le secteur agricole qui emploie le tiers de la population active et contribue à 13% du PIB du royaume.
Dans son rapport 2023, Bank Al Maghrib avait fait état de la perte de 816 000 emplois dans l’agriculture entre 2018 et 2023.
Ce mardi 17 décembre, le Haut-commissaire au plan, Chakib Benmoussa, a évoqué l’évolution du chômage à l’occasion de la présentation des résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH).
Les chiffres qu’il a dévoilés concernant l’emploi sont alarmants. Selon Benmoussa, le chômage est en forte augmentation au Maroc. Il a progressé de plus de cinq points en dix ans, passant de 16,2% en 2014 à 21,3% en 2024. Un taux qui serait plus élevé en raison de la propension des autorités marocaines à maquiller la situation économique et sociale du royaume.
Les femmes et les jeunes sont les plus touchés par le chômage, qui sévit aussi plus dans certaines régions par rapport à d’autres.
Le chômage dépasse 30% dans certaines régions du Maroc
Selon les détails présentés par le haut-commissaire marocain au plan, la région de Guelmim-Oued Noun et celle de l’Oriental sont les plus touchées par le chômage avec des taux respectivement de 31,5 et 30,4%.
A Casablanca-Settat, le chômage touche 18,8% de la population active, alors que le taux est de 19,6% à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et de 19,7% dans la région de Souss-Massa.
En septembre dernier, des milliers de jeunes marocains avaient tenté de forcer le passage vers l’enclave espagnole de Ceuta à partir de la ville marocaine de Fnideq.
A la même période, l’OCDE (Organisation de la coopération et du développement économique) avait indiqué dans son rapport annuel que le taux de chômage au Maroc a atteint un record historique, à 35%.
Les autorités marocaines avaient déployé des moyens répressifs impressionnants pour empêcher l’assaut de migrants contre Ceuta. Les dépenses en armement et matériel répressif est un autre facteur qui aggrave la situation socio-économique du Maroc. En juillet dernier, le royaume a passé une commande pour l’acquisition d’un satellite espion israélien pour 1 milliard de dollars.