Les produits agricoles provenant du Sahara occidental, exportés en France par des exportateurs marocains et sous un étiquetage marocain, subissent un boycott des chaînes de supermarchés, suite à la dernière décision de la Cour de justice européenne.
En octobre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé que la Commission européenne avait violé le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination en concluant des accords sur la pêche et l’agriculture avec le Maroc incluant les territoires sahraouis.
Les produits sahraouis, exportés par le Maroc, indésirables en France
« Le consentement du peuple du Sahara occidental à la mise en œuvre des accords commerciaux UE-Maroc de 2019 en matière de pêche et de produits agricoles sur ce territoire non-autonome est une condition de validité des décisions par lesquelles le Conseil les a approuvées au nom de l’Union », avait souligné la Cour.
De plus, elle ajoute dans son verdict que « le Front Polisario est un interlocuteur privilégié dans le cadre du processus mené sous l’égide des Nations unies en vue de la détermination du futur statut du Sahara occidental ».
L’instance avait donc annulé définitivement les accords de pêche et d’agriculture liant l’UE au Maroc, qui incluent les territoires sahraouis, car ils ont été conclus en « méconnaissance des principes de l’autodétermination » du peuple sahraoui.
Autrement dit, la Cour a exigé que les produits issus du Sahara occidental, exportés en Europe, soient explicitement étiquetés comme tels. Depuis cette décision, les produits sahraouis, exportés notamment en France sous un étiquetage marocain, sont bannis dans les supermarchés.
Des exportateurs marocains font état de tentatives de boycott des produits sahraouis en France
Des exportateurs marocains, cités ce dimanche 6 avril par le site d’information marocain Hespress, font en effet état de tentatives de boycott, notamment en France, des produits provenant des territoires occupés du Sahara occidental. « Les produits du Sahara marocain sont discrètement mis à l’écart des étals des supermarchés », écrit le média marocain.
Le boycott de ces produits est le fruit d’une alliance entre des syndicats français et des activistes politiques qui se sont unis pour empêcher l’entrée de produits en provenance du Sahara, accuse le site marocain. « Les importateurs français semblent se laisser dissuader par la pression des manifestants, menant à un embargo non officiel », ajoute-t-il.
Pour identifier les produits cultivés au Sahara occidental, les activistes se basent sur certains indices, comme leur numéro GGN (Global Gap Number), l’origine inscrite sur les étiquettes des supermarchés ou encore leur saisonnalité.
À titre d’exemple, à cette époque de l’année, les cantaloups cultivés à Dakhla, une ville située au Sahara occidental, sont facilement reconnaissables, permettant ainsi de déterminer facilement leur origine. La campagne de récolte a, en effet, commencé dans cette région entre le 10 et le 15 mars dernier.
Selon des sources marocaines, citées par le même média, des militants de la cause sahraouie bloquent des cargaisons de produits issus du Sahara occidental exportés en France sous un étiquetage marocain.
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