La situation sociale au Maroc va en se dégradant. Durement impacté par la crise sanitaire liée au Covid-19, l’inflation mondiale, le séisme du Haut Atlas de septembre 2023 et une grave sécheresse, le royaume a vu le chômage bondir en flèche, jusqu’à atteindre un taux historique.

Le rapport 2024 de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique) sur le Maroc relève de nombreuses difficultés auxquelles fait face actuellement le pays.

La plus notable est le chômage, qui touche particulièrement les jeunes et les femmes. Selon les chiffres du rapport, le taux de chômage global est de 13%, au plus haut depuis 20 ans. Chez les jeunes, il a atteint 38,5% en 2023, ce qui constitue un « record historique ». 

Maroc : les raisons de la hausse du chômage

L’OCDE explique cette situation par, entre autres, le manque de formation, la part importante de l’informel dans l’économie marocaine. Elle pointe aussi « la mauvaise qualité de l’emploi » qui découle de l’activité informelle, donc des salaires bas. 

« La jeunesse marocaine est un atout, mais le marché du travail souffre d’un taux de chômage élevé chez les jeunes et d’un faible taux d’emploi chez les femmes », écrit l’organisation. 

Le Maroc connaît depuis cinq ans une grave sécheresse qui impacte lourdement le secteur agricole qui participe à hauteur de 13% au PIB et à 38% de l’emploi total.

Le chômage des jeunes au Maroc a atteint 38,5% en 2023

L’OCDE note aussi la faiblesse de la productivité du travail au Maroc par rapport à d’autres pays comparables, et souligne que l’investissement privé intérieur reste insuffisant. 

Pour stimuler la croissance, le rapport juge « cruciales », de lancement des réformes pour améliorer le climat des affaires et encourager l’investissement privé. L’autre obstacle c’est la faiblesse des investissements dans l’innovation et la transformation numérique. 

Le chômage est au plus haut au Maroc alors que le pays enregistre une certaine reprise avec un taux de croissance de 3,4% en 2023 et le recul de l’inflation après avoir atteint un taux à deux chiffres. 

Ce que doit faire le Maroc pour lutter contre le chômage

L’autre grand défi qui se pose au royaume et qui grève sa trésorerie, c’est la prise en charge des conséquences du séisme de septembre 2023 dans le Haut Atlas. D’une magnitude de 6,9, le tremblement de terre a fait près de 3000 morts et 6000 blessés et détruit près de 60 000 habitations. Une année après, la majeure partie des sinistrés ne sont pas relogés et s’apprêtent à passer un autre hiver sous les tentes. 

Selon l’OCDE, la reconstruction des zones dévastées coûtera au gouvernement marocain environ 120 milliards de dirhams, soit 11 milliards d’euros sur quatre ans.