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Médecins en Algérie : il faut un salaire « d’au moins 140.000 dinars »

Médecins en Algérie : il faut un salaire « d’au moins 140.000 dinars »

Chaque année, de nombreux médecins algériens quittent le pays pour s’installer à l’étranger, notamment en France.

La question des salaires est une des raisons principales du malaise des médecins en poste dans les hôpitaux et les structures publics de santé en Algérie.

La rémunération est inférieure aux aspirations des médecins. C’est l’une des raisons qui font que chaque année, ils sont nombreux à franchir les frontières à la recherche de meilleures conditions socioprofessionnelles. Selon le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) Lyes Merabet, plus de 20 000 médecins ont quitté l’Algérie.

Le Dr Lyès Merabet estime à 140.000 dinars par mois, le salaire minimum que devrait percevoir un médecin en Algérie. Actuellement, dans les hôpitaux, un médecin généraliste touche 75.000 dinars en moyenne en milieu de carrière contre 130 000 à 140 000 pour les spécialistes.

Contacté par TSA ce mardi, Lyès Merabet est revenu sur les mesures prises par la France pour faciliter la régularisation administrative des médecins étrangers qui pourraient inciter plus de praticiens algériens à s’y rendre.

Médecins en Algérie : « Un statut en déclin »

« C’est de bonne guerre. Les filières médicales sont désertées en France. Des mesures sont prises pour attirer les étrangers pour combler le déficit. L’Algérie fait partie des pays qui comblent ce déficit. Il y a actuellement une saignée des médecins algériens. Il faut agir« , met en garde le président du SNPSP.

Lyès Merabet appelle à l’amélioration des conditions sociales du médecin en Algérie tout en fustigeant la lenteur prise dans l’application des réformes du secteur de la santé qui sont restées au stade d' »annonces« .

« Les échéances ne sont pas respectées en ce qui concerne la nouvelle grille des salaires et les nouveaux statuts. On ne voit rien venir. On est désarmé, on n’arrive plus à donner des réponses et à faire patienter les médecins tentés par le départ à l’étranger. On ne nous donne pas l’impression que les choses vont évoluer rapidement« , regrette-t-il.

« Des assurances« , « des annonces » et des « engagements« , c’est tout ce que proposent jusqu’à présent les responsables du secteur face au malaise de plus en plus grandissant des médecins, déplore le responsable syndical.

« La saignée » des médecins du secteur public n’est pas uniquement vers l’étranger, selon Lyès Merabet qui note que beaucoup de praticiens se dirigent vers le secteur privé algérien.

Cela va se répercuter sur les conditions d’accès aux soins pour les Algériens qui « n’ont pas les moyens de se soigner chez le privé« , s’inquiète le Dr Merabet.

Pour les médecins algériens qui quittent le pays pour l’étranger, il n’y a pas uniquement la question des salaires qui est motivante. Lyès Merabet remarque que des médecins libéraux qui ne sont pas forcément dans le besoin financièrement partent, eux aussi, à l’étranger.

Le statut social du médecin est en déclin, selon le président du SNPSP. « On remarque un recul du statut du médecin au sein de la société. À mes débuts, il y a environ trente ans, le médecin était très respecté chez les gens. Ce n’est plus le cas. Il y a une sorte de haine contre les médecins« , regrette-t-il.

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