Politique

Menaces de Louis Sarkozy : le discours anti-algérien se banalise en France

Les propos menaçants de Louis Sarkozy, fils de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, contre l’Ambassade d’Algérie à Paris, la plus haute institution algérienne en France, sont officiellement signalés auprès de la justice française.

Louis Sarkozy veut accélérer son entrée sur la scène politique. Et pour lui, le chemin le plus court pour se faire remarquer par les médias, c’est de s’attaquer à l’Algérie et aux Algériens de France, comme le font de nombreux politiciens de la sphère de l’extrême droite.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lui-même, ne cesse de se verser dans cette logique en faisant de l’Algérie un fonds de commerce et une constante dans tous ses discours. Et il faut dire qu’il a bien réussi son coup, puisqu’il a déjà gagné une posture de leader de la droite française.

Banalisation du discours anti-algérien en France

À son retour des États-Unis, dont il détient également la nationalité, le fils Sarkozy a profité de sa première sortie médiatique pour s’en prendre à l’Algérie. Selon le journal Le Monde le 13 février, il a révélé ce qu’il ferait contre l’Algérie s’il était « aux manettes » à propos de l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal.

« Si j’étais aux manettes et que l’Algérie arrêtait [l’écrivain] Boualem Sansal, je brûlerais l’ambassade, je stopperais tous les visas, j’augmenterais de 150 % les tarifs douaniers… », a déclaré Louis Sarkozy à propos de l’Algérie.

Alors que la suspension des visas et l’augmentation des frais douaniers sur les produits algériens sont réclamés depuis quelques semaines par la droite et l’extrême droite française, Louis Sarkozy est allé encore plus loin en appelant à des actes de violence contre la représentation de l’État algérien en France.

Malgré leur violence, ces propos, qui ont eu un large écho médiatique, n’ont suscité aucune condamnation de la part de la classe politique en France, ni du gouvernement, ni encore moins des médias qui, pourtant, dénoncent régulièrement une soi-disant « haine anti-française en Algérie ». Ce qui confirme une certaine banalisation du discours anti-algérien dans le pays.

Propos de Louis Sarkozy sur l’Algérie : SOS Racisme fait un signalement à la justice

Ses propos ne sont pas passés inaperçus. L’association française SOS Racisme a annoncé avoir fait un signalement à la justice après des propos tenus par Louis Sarkozy, rapportent les médias français ce week-end.

L’association qui a pour but de lutter contre le racisme et toutes les formes de discrimination a indiqué que les propos du jeune Sarkozy seraient une incitation claire à un acte criminel.

Dans son courrier adressé jeudi à la procureure de la République de Paris, SOS Racisme estime que la déclaration : « je brûlerais l’ambassade », constitue « une incitation explicite à un acte criminel de destruction par incendie ».

Selon l’association, « la tenue de tels propos dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, participe à une banalisation inacceptable des appels à la violence ». Elle appelle la justice à « examiner la qualification juridique » de ces propos et d’engager, le cas échéant, « les poursuites appropriées ».

Au lendemain de la publication des propos controversés de Louis Sarkozy, L’Union algérienne, une association basée à Lyon, a également annoncé, par le biais de l’avocat Nabil Boudi, le dépôt d’une plainte contre le fils de Nicolas Sarkozy.

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