Société

« On vit dans la terreur » : les pharmaciens se plaignent de l’insécurité

En Algérie, le trafic de psychotropes prend des proportions alarmantes. En plus des saisies colossales annoncées à chaque fois par les autorités, les pharmaciens se retrouvent sous la menace des consommateurs et des trafiquants.

Plusieurs pharmaciens d’officine ont subi des agressions dans l’exercice de leurs fonctions dans différentes régions du pays pendant la semaine en cours à cause des psychotropes, dénonce le syndicat de cette corporation, le Snapo (Syndicat national des pharmaciens d’officine).

“Le Snapo a appris avec beaucoup de regret et de colère des informations faisant état d’agressions sauvages avec préméditation contre nos collègues dans plusieurs wilayas pendant la semaine en cours”, a écrit l’organisation professionnelle dans un communiqué diffusé ce samedi 4 janvier.

Tout en dénonçant ces “agressions quotidiennes” contre les pharmaciens dans l’exercice de leurs fonctions, le Snapo signale que le fait que les pharmaciens détiennent dans les officines certains médicaments sensibles comme les psychotropes, “sans protection sécuritaire, les expose aux harcèlements quotidiens et aux agressions violentes qui ont parfois atteint le stade de l’assassinat”.

Avec la répétition de ces “agressions graves”, les pharmaciens pourraient être amenés à s’abstenir à vendre ce type de médicaments dans leurs pharmacies, met en garde le Snapo.

Algérie : agressions répétées des pharmaciens à cause des psychotropes

Le syndicat appelle les autorités à appliquer la loi dans toute sa rigueur, notamment les dispositions de l’ordonnance présidentielle 20-01, d’autant plus que, rappelle-t-il, la loi sur la santé 18-11 considère les pharmaciens comme des professionnels de la santé et les pharmacies comme des structures de santé ayant la mission de la prise en charge sanitaire du citoyen algérien. 

Les autorités concernées doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent, chacune en ce qui la concerne, pour “protéger le pharmacien dans l’exercice de sa profession”, lit-on encore dans le communiqué.

“La profession vit aujourd’hui dans la peur et la terreur, et nonobstant les menaces et autres problèmes auxquels font face les pharmaciens, le problème de la sécurité constitue aujourd’hui la principale préoccupation dans le milieu des pharmacies qui ne peut être ignoré et que les autorités compétentes doivent prendre en charge de façon prioritaire et urgente”, conclut le Snapo.

En juillet dernier, les images de l’agression des employés d’une pharmacie à Bab Ezzouar (Alger) avaient défrayé la chronique. Trous jeunes et leur mère ont été arrêtés et écroués. Les agresseurs voulaient punir les pharmaciens qui avaient refusé de leur vendre des psychotropes sans ordonnance.

 

 

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