Vingt ans après son entrée en vigueur, l’Algérie veut renégocier l’accord d’association qui la lie à l’Union européenne.
L’accord, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, est jugé déséquilibré en faveur de l’Europe et inadapté aux nouvelles réalités de l’économie de l’Algérie, qui se diversifie et qui a de plus en plus de produits qui peuvent être placés sur le marché européen.
La révision de l’accord est de la première importance car, comme le montrent les chiffres, les échanges avec l’UE représentent la moitié du commerce de l’Algérie.
Le pays occupe une place importante dans le classement des partenaires de l’UE.
La question a été de nouveau évoquée le 26 janvier par le président de la République Abdelmadjid Tebboune en Conseil des ministres.
La révision est "imposée par des données économiques réalistes« et n’a pas été décidée »sur fond de conflit, mais plutôt en soutien aux bonnes relations entre l’Algérie et l’Union européenne en tant que partenaire économique", a-t-il précisé.
L’UE est en effet un partenaire économique de premier ordre pour l’Algérie.
Selon les chiffres de la Commission européenne, l’Algérie est le 22e partenaire commercial de l’UE dans le monde, représentant 1 % du commerce total de marchandises de cet espace en 2023.
L’UE est en revanche le premier partenaire commercial de l’Algérie, représentant pendant la même année environ 50 % du commerce extérieur du pays.
Toujours pendant l’année 2023, le commerce total de marchandises entre les deux parties s’est élevé à 50,2 milliards d’euros.
La balance commerciale est nettement en faveur de l’Algérie grâce aux exportations d’hydrocarbures.
Les importations de l’UE en provenance d’Algérie se sont élevées à 35,4 milliards d’euros, dont la majeure partie est constituée de produits minéraux, principalement du pétrole et du gaz (33,9 milliards d’euros, soit 96 %).
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne par les chiffres
L’Algérie a importé pendant la même année à partir de l’UE pour 14,9 milliards d’euros, essentiellement des machines et appareils électroménagers (2,7 milliards d’euros, 18,1 %), des produits chimiques (2,5 milliards d’euros, 16,9 %) et du matériel de transport (2,2 milliards d’euros, 15,2 %).
S’agissant des services, le commerce bilatéral s’est élevé à 3,7 milliards d’euros.
Les chiffres sont cette fois ceux de 2022 et la balance est en faveur de l’UE qui a exporté pour 2,3 milliards d’euros et importé d’Algérie pour 1,4 milliard d’euros de services.
Selon un document explicatif de la Commission européenne mis en ligne sur son site officiel, les priorités de partenariat entre l’Union européenne et l’Algérie sont concentrées sur une variété de domaines, notamment le commerce et l’accès au marché unique de l’UE, l’énergie, l’environnement et le développement durable.
L’Algérie est surtout un fournisseur central d’énergie pour l’Europe.
Une grande partie des échanges bilatéraux entre l’Algérie et l’UE est occupée par les exportations algériennes de produits pétroliers et gaziers.
L’Algérie est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, après la Russie et la Norvège, indique la CE.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les exportations de gaz russe vers l’UE ont considérablement diminué et le gaz russe a été principalement compensé par une forte augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en provenance des États-Unis, mais également par une augmentation des importations de gaz en provenance d’Algérie et de Norvège, a précisé la même source.