Économie

Pétrole : pressions américaines sur Riyad, la Russie ouvre la porte à un accord avec l’Opep

Le cours du pétrole Brent, baril de référence du Sahara Blend algérien, a clôturé la semaine à 25,03 dollars, en baisse de 5,96% par rapport à son prix d’ouverture ce vendredi et de 8,79% sur la semaine.

En un mois, le Brent aura ainsi perdu 53% de sa valeur tandis que la baisse s’établit à 62% depuis le 1er janvier de l’année en cours. La chute vertigineuse des cours du pétrole est principalement due à une baisse drastique de la demande mondiale causée par la pandémie du coronavirus.

Covid-19 a contaminé officiellement plus de 602 000 cas dans 177 pays et territoires à travers le monde, causant la mort d’environ 28 000 personnes et poussant les gouvernements de nombre de pays à prendre des mesures inédites pour tenter d’endiguer sa propagation. Une situation ayant eu un effet direct et soutenu sur l’économie mondiale, sur le point de vivre sa première récession depuis la fin des années 2000 et la crise des subprimes.

Le coronavirus n’est cependant pas l’unique facteur ayant fait effondrer les cours du pétrole. Ces derniers avaient en effet peu avant subi de plein fouet l’échec de l’accord de réduction de la production de l’Opep+, sur fond de rivalités entre l’Arabie saoudite et la Russie ayant mené Riyad à inonder les marchés internationaux de pétrole à bas prix en vue de récupérer ses parts de marché et d’affecter au passage les producteurs de schiste américains.

Mais les choses pourraient changer. Les États-Unis par le biais du chef de la diplomatie Mike Pompeo a appelé l’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, à « rassurer les marchés énergétiques et financiers » face à la crise économique mondiale qui se profile, rapporte Libération. Le secrétaire d’État américain a notamment estimé que l’Arabie saoudite « en tant que président du G20 » cette année « et important leader énergétique », avait « une vraie opportunité de se montrer à la hauteur des enjeux ».

« L’épidémie de COVID-19 en cours présente suffisamment de défis aux États-Unis sans les effets supplémentaires des prix du pétrole et de l’offre excédentaire », a estimé quant à lui le député républicain Mike McCaul, de l’État du Texas, cité par Al-Monitor. Manière de faire pression sur Riyad afin que cesse cette guerre des prix ouverte.

En parallèle, la Russie a tendu, hier vendredi, la main à l’Arabie saoudite en estimant possible un nouvel accord de réduction de la production de pétrole dans le cadre l’Opep+. Le gouvernement russe avait pour rappel était le principal responsable de l’échec de l’accord antérieur, refusant de concéder une réduction à la hauteur de la demande mondiale et estimant que les prix de l’époque étaient suffisants pour équilibrer son budget.

« Des actions conjointes entre pays sont nécessaires pour rétablir l’économie mondiale. Ces actions conjointes sont aussi possibles dans le cadre de l’accord Opep+ », a déclaré dans ce cadre Kirill Dmitriev, directeur du fonds souverain de la Russie, cité par Reuters ce vendredi.

« Nous sommes en contact avec l’Arabie saoudite et un certain nombre de pays tiers. Sur la base de ces contacts, nous observons que si le nombre de pays membres de l’Opep+ augmente et que d’autres pays s’y joignent, il y aura la possibilité d’un accord commun pour équilibrer les marchés pétroliers », a indiqué M. Dmitriev.

Les plus lus