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Plainte de l’Algérie contre Sarah Knafo : la justice française a tranché

Plainte de l’Algérie contre Sarah Knafo : la justice française a tranché

Par tangofox / Adobe Stock
Palais de justice - France

Il n’y aura pas de procès contre Sarah Knafo en France suite à la fausse information qu’elle a diffusée sur la prétendue aide de la France à l’Algérie. La justice française vient de classer sans suite la plainte de l’Algérie contre l’adjointe d’Eric Zemmour à Reconquête!. L’information est rapportée ce jeudi 3 octobre par le journal Le Figaro.

L’eurodéputée du parti d’Eric Zemmour Reconquête avait soutenu le 20 septembre sur RMC que la France a versé annuellement à l’Algérie 800 millions d’euros au titre de l’aide au développement. Cette "révélation" a été largement reprise sur les réseaux sociaux et suscité un tollé en France.

Le chiffre a été néanmoins très vite démenti par de nombreux médias professionnels qui ont procédé aux vérifications nécessaires.

Sarah Knafo s’en prend à l’Algérie sur l’aide au développement

La chaîne TF1 a pu retracer l’origine de la fausse information. Il s’agit d’un rapport de l’OCDE (Organisation de la coopération et du développement économique) publié en avril dernier dans le magazine Challenges.

L’OCDE avait fait état de 800 millions d’euros sur cinq ans, de 2017 à 2021, et non annuellement comme l’a soutenu Sarah Knafo déjà en juin dernier sur les réseaux sociaux avant de le réaffirmer il y a deux semaines sur RMC.

Le 25 septembre, la Radio algérienne a rapporté que l’État algérien a porté plainte contre l’eurodéputée. "Une plainte a été déposée par l’État algérien auprès du tribunal judiciaire de Paris pour diffusion de fakenews à l’encontre de la députée européenne Sarah Knafo, du parti Reconquête", a indiqué le média public algérien.

Mais la plainte sera très vite classée, deux jours après son dépôt, soit le 27 septembre.

Selon le Figaro, le parquet de Paris a motivé sa décision par le fait qu’il "s’agit davantage d’une information insuffisamment vérifiée et plutôt imprécise, que délibérément mensongère« , puisque, ajoute-t-il, l’eurodéputée Reconquête a indiqué que »800 millions d’euros sont donnés par la France chaque année à l’Algérie, alors qu’il s’agirait de 800 millions sur une durée de cinq ans selon la plainte" déposée par l’État algérien.

La plainte de l’Algérie contre Sarah Knafo classée sans suite 

"L’infraction n’est pas caractérisée« , a soutenu le parquet qui rappelle que le délit de diffusion de fausses nouvelles »impose de caractériser deux éléments« , soit »le caractère mensonger de l’information« , et »le fait d’entraîner ou de risquer d’entraîner un trouble de la paix publique".

Pour la justice française, "la mauvaise foi n’est pas présumée comme en matière de diffamation, et ne peut pas être retenue même quand l’information a été insuffisamment vérifiée".

Le parquet de Paris a estimé que le message de Sarah Knafo qui a été "diffusé dans le cadre d’un débat public sur l’aide au développement de pays étrangers au regard du déficit budgétaire national alors que la Loi de finances va être prochainement examinée« , n’avait pas provoqué »de désordre, de panique, d’émotion collective et de désarroi".

L’Algérie est régulièrement attaquée en France par les élus, les responsables et certains médias d’extrême-droite, que ce soit sur les questions liées à la mémoire ou à l’immigration et autres.

Avant même le dépôt de la plainte par l’Algérie, de nombreux internautes ont démonté l’affabulation avec une grande facilité, en publiant les classements des organismes spécialisés sur les pays qui dépendent de l’aide au développement. Même avec les 800 millions annuels prétendus par Sarah Knafo, l’Algérie ne figurerait pas dans ces classements.

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