Économie

Voici pourquoi les véhicules neufs sont devenus rares en Algérie

Dans une question écrite adressée au ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, le député Abdelkader Berich a demandé des explications sur l’arrêt de l’importation des voitures neuves.

La question écrite du député porte notamment sur les raisons derrière le coup de frein à l’importation des véhicules neufs par les concessionnaires agréés en Algérie.

Dans sa réponse, datée du 4 novembre, le ministre a dit que l’importation des véhicules ne relevait pas exclusivement de son département ministériel. L’accord du haut conseil de régulation des importations est également nécessaire pour l’opération.

Abdelkader Berich livre sa lecture de la réponse du ministre de l’Industrie

« Quelles sont les raisons derrière l’arrêt de l’importation des voitures neuves par les concessionnaires agréés ? Cet arrêt est-il temporaire ou définitif ? Et quelles sont les solutions que vous estimez adéquates ? », a écrit le député Abdelkader Berich, dans sa question.

Ceci intervient dans un contexte de hausses fulgurantes des prix des voitures d’occasion en raison du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché automobile algérien.

Le ministre de l’Industrie a expliqué d’emblée que le dossier de l’automobile ne peut pas être limité uniquement à la problématique des quotas. « Notre département ministériel œuvre essentiellement à développer l’industrie dans ce secteur avec un taux d’intégration substantiel », a écrit Aoun dans sa réponse.

Toutefois, il reconnait que la rareté des véhicules nécessite l’approvisionnement du marché local à travers l’importation, en attendant la mise en place et le développement de l’industrie de fabrication des voitures.

Dans sa réponse, qui comporte des chiffres et des rappels sur les quotas attribués aux concessionnaires en 2023 et 2024, le ministre de l’Industrie a particulièrement insisté sur « l’approbation du haut conseil de régulation des importations » pour l’attribution des quotas.

« Nous n’étions pas au courant de ce détail dans l’attribution des quotas annuels »

Dans une lecture de la réponse du ministre de l’Industrie, livrée ce mardi 12 novembre à la chaîne Echorouk News TV, le député Abdelkader Berich a expliqué que le dossier de l’importation des voitures neuves ne relève finalement pas que du ministère de l’Industrie.

« Selon ce que nous avons compris de la réponse du ministère, le dossier de l’importation des véhicules neufs dépasse les prérogatives du ministère de l’Industrie. Nous n’étions pas au courant que c’est le haut conseil de régulation des importations qui définit les quotas annuels autorisés à l’importation », a expliqué l’expert en économie.

De plus, le ministre a expliqué dans sa réponse au député que le dossier ne relève pas exclusivement de son département, mais concerne aussi d’autres ministères comme celui du Commerce.

« Nous travaillons étroitement avec le ministère du Commerce pour définir les critères de répartition de ce quota, basés principalement sur les besoins du marché et la préservation des réserves de change », a ajouté le ministre de l’Industrie dans sa réponse.

À propos de l’arrêt de l’importation des véhicules, le député a rappelé que « nous sommes à la fin de 2024, et le quota de 2023, en plus du quota de l’année en cours, n’ont pas encore été consommés », appelant les autorités à accélérer la résolution de ce dossier.

Pour lui, il est temps de définitivement clôturer ce dossier, compte tenu notamment des besoins du marché national de l’automobile, dans lequel la demande s’est accumulée depuis cinq ans, sans qu’aucune offre adéquate n’ait été proposée.

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