Économie

Prix du gaz : cette bonne nouvelle pour l’économie algérienne

Les prix du gaz augmentent de nouveau sur les marchés mondiaux, ce qui constitue une bonne nouvelle pour l’économie algérienne qui tire l’essentiel de ses sources en devises de l’exportation des hydrocarbures.

En Europe, les prix de cette énergie sont au plus haut depuis un an, à cause de nouvelles inquiétudes liées à la continuité des approvisionnements russes.

Cette fois, c’est une bataille juridique entre le russe Gazprom et l’Autrichien OMV qui tire les cours vers le haut et les prix pourraient encore augmenter dans les prochains jours.

Une telle évolution est toujours une bonne nouvelle pour l’Algérie, grand fournisseur de gaz pour l’Europe et 7e plus grand exportateur mondial, même si on est encore loin de la flambée historique de 2022 qui a suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine. En août de la même année, les prix avaient atteint un pic de plus de 300 euros le mégawattheure.

Jeudi 14 novembre, les prix du gaz sur le marché européen ont atteint leur plus haut niveau depuis un an, bondissant de 5 %, à 45 euros le mégawattheure. C’est la première fois qu’un tel niveau est atteint depuis novembre 2023, souligne le journal britannique The Guardian.

À l’origine de cette hausse, une déclaration de la compagnie autrichienne OMV, l’un des plus grands négociants en gaz d’Europe, annonçant qu’une décision de justice lui accordant une compensation après son différend avec une filiale du russe Gazprom pourrait conduire celui-ci à suspendre ses approvisionnements.

À l’approche de l’hiver, les inquiétudes quant à une éventuelle pénurie du gaz ont vite refait surface après cette déclaration.

Selon le journal britannique, OMV a reçu 230 millions d’euros suivant les règles de la Chambre de commerce internationale après son différend avec Gazprom au sujet de son contrat de fourniture.

Le groupe autrichien envisage de récupérer cette somme en retenant ses paiements mensuels de gaz, mais cela pourrait inciter Gazprom à interrompre ses livraisons.

OMV pourrait retenir le prochain paiement, mais cela pourrait inciter Gazprom à rompre immédiatement le contrat. Le contrat OMV actif représente un peu moins de la moitié du gaz qui transite actuellement par l’Ukraine”, explique au Guardian Tom Marzec-Manser, responsable de l’analyse des gaz chez le cabinet indépendant canadien ICIS.

De nouvelles inquiétudes sur le gaz russe portent les cours vers le haut 

La situation pourrait atteindre son paroxysme dès la semaine prochaine, lorsque le prochain paiement mensuel d’OMV sera dû, a indiqué l’analyste.

La société autrichienne a toutefois rassuré qu’elle sera en mesure de continuer à livrer du gaz à ses clients même en cas de rupture potentielle des livraisons de Gazprom et ce, en exploitant des sources alternatives.

La ministre autrichienne de l’Énergie a pour sa part déclaré que les approvisionnements en gaz du pays étaient sécurisés car il “se préparait depuis longtemps à une éventuelle rupture d’approvisionnement” et que ses installations de stockage étaient pleines.

Tout en assurant que l’Autriche « peut et va se passer du gaz russe« , la ministre a toutefois concédé qu’ “une interruption soudaine de l’approvisionnement pourrait provoquer des tensions sur les marchés du gaz« .

Le bras de fer a pris de court les marchés. The Guardian souligne qu’avant la décision du tribunal, les analystes de Rystad Energy s’attendaient, au contraire, à une baisse des prix du gaz en raison de l’approvisionnement largement disponible en Europe et sur le marché mondial.

Pour les prochaines années, les analystes prévoient des baisses des prix de toutes les énergies fossiles.

L’Agence internationale de l’énergie prédit que ces combustibles deviendront nettement moins chers et plus abondants d’ici la fin de la décennie, car les compagnies produisent plus de pétrole, de gaz et de charbon que les besoins du marché.

L’offre mondiale de pétrole dépasserait la demande dès l’année prochaine, a estimé le même organisme dans un rapport publié jeudi. Ce qui, selon la Banque mondiale, devrait faire baisser les prix de l’essence et de la nourriture.

L’Algérie figure parmi les 10 plus grands exportateurs de gaz au niveau mondial, avec des exportations de 53 milliards de m3 en 2023 sur une production totale de 103 milliards de m3.

Les trois plus grands clients du gaz algériens sont l’Italie, l’Espagne et la France.

Les exportations algériennes d’hydrocarbures ont atteint 60 milliards de dollars avant de baisser à 50 milliards de dollars en 2023. En 2023, la fiscalité pétrolière a représenté 41 % du budget de l’État.

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