Les ressources en hydrocarbures offshore de l’Algérie suscitent un grand intérêt des firmes internationales.
Plusieurs dizaines de sociétés ont exprimé leur intérêt pour le projet de l’Algérie d’évaluer les réserves dans ses eaux maritimes. Les précisions du directeur général de l’Agence algérienne de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) surviennent trois jours après la conclusion d’un accord avec le géant américain Chevron.
Alnaft et Chevron ont signé, mercredi 22 janvier à Alger, un accord portant sur la réalisation d’études sur les potentialités de l’Algérie en hydrocarbures offshore dans ses eaux maritimes.
À travers cet accord qui s’étale sur 24 mois, l’Algérie vise à renforcer ses capacités de production et à consolider sa place de fournisseur mondial fiable d’énergie.
« Cet accord s’inscrit dans le cadre des efforts d’Alnaft pour attirer des investissements qualitatifs et renforcer les capacités techniques dans le domaine de l’exploration marine », a indiqué au cours de la cérémonie de signature le DG d’Alnaft, Mourad Beldjehem.
Le même responsable est revenu avec plus de détails sur cet accord et l’exploration marine lors de son passage, jeudi 23 janvier, dans l’émission L’invité du jour de la chaîne III de la Radio algérienne.
Beldjehem a révélé que pendant les 24 mois de la durée de l’accord, Chevron pourrait soumettre une offre pour la recherche et l’exploitation des hydrocarbures dans les eaux algériennes.
« Durant les 24 mois de validité du contrat, Chevron pourrait identifier une zone d’intérêt et faire une offre à Sonatrach pour signer un contrat de recherche et d’exploitation », a-t-il dit.
Hydrocarbures offshore en Algérie : 35 compagnies intéressées
L’accord avec la firme américaine permettra l’exploration de l’ensemble de l’offshore algérien et de synthétiser toutes les études précédentes afin « d’acquérir une meilleure connaissance de notre potentiel et d’optimiser les éventuels investissements nécessaires à son exploitation », a ajouté Beldjehem.
Le directeur d’Alnaft a apporté une autre précision, cette fois sur la nature des ressources offshore algériennes : elles sont classées dans la catégorie ultra deep, car situées à plus de 2.500 mètres de profondeur, nécessitant donc des technologies de pointe pour leur exploration.
Alnaft a alloué une enveloppe de 12 millions de dollars pour l’exploration offshore et plus de 35 compagnies ont exprimé leur intérêt pour ce projet, a encore révélé le responsable, précisant que 24 de ces compagnies « sont actuellement en phase de finalisation de leur processus d’accès ».
Hydrocarbures : l’Algérie affiche de grandes ambitions
S’agissant de l’autorisation accordée à Sonatrach en février 2023 pour explorer les hydrocarbures en offshore à Béjaïa et Jijel, le DG d’Alnaft a indiqué que les résultats de cette étude seront publiés dès son achèvement, prévu début août 2025.
En plus de l’offshore, Alnaft a lancé en octobre dernier un appel à concurrence international « Algeria Bid Round 2024 » pour des investissements dans le domaine pétrolier et gazier. Il concerne six blocs localisés dans différentes régions, à savoir El Mazayed, Ahara, Reggane 2, Zarafa 2, Tawal et Qarn El Kassa.
Ces blocs intéressent de grandes compagnies occidentales comme Exxon Mobil, Chevron et Eni. Ces blocs s’étalent sur un périmètre de 152.000 km². La date limite de dépôt des offres est fixée au 15 avril prochain.
En tout, Alnaft a préparé 17 projets d’exploration et un appel d’offres sera lancé chaque année jusqu’en 2029, selon le site Energy Capital & Power.
L’Algérie, qui a exporté pour 50 milliards de dollars d’hydrocarbures en 2023, a même prévu de lancer en 2025 l’exploration du gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet. Pour augmenter sa production de pétrole et de gaz, le groupe Sonatrach a décidé d’investir 36 milliards de dollars sur la période 2024-2028.
Ces projets « permettront à l’Algérie de renforcer ses capacités de renouvellement des réserves et d’augmenter sa production à court et moyen terme, ce qui permettra de renforcer son rôle important dans l’approvisionnement des marchés énergétiques mondiaux », a déclaré le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab, en décembre dernier.
L’Algérie, dont les hydrocarbures représentent l’essentiel des sources en devises, a produit 169 millions de TPE en 2023 et veut porter cette production à 208 millions de TPE en 2027.
Algérie : hausse de la consommation des produits pétroliers
L’Algérie, dont la production d’hydrocarbures stagne depuis des années autour de 100 milliards de m3 de gaz et un million de barils par jour de pétrole, passe à l’offensive pour augmenter sa production afin de garder sa position de principal fournisseur de gaz de l’Europe, et répondre à la demande interne, de plus en plus croissante.
Sur les 100 milliards de m3 de gaz produits par l’Algérie, la moitié est consommée localement. Cette part devrait augmenter dans les prochaines années, avec la généralisation de l’accès au gaz naturel, dans les villes et les villages du pays.
En plus du gaz, l’Algérie enregistre une hausse de la consommation des produits pétroliers qui est passée de 17,3 millions de tonnes en 2022 à 18,1 millions de tonnes en 2023, selon le dernier bilan de l’Agence de régulation des hydrocarbures (ARH) présenté dimanche 19 janvier par son directeur.
En 2024, l’Algérie a consommé 10,9 millions de tonnes de diesel, en hausse de 5 % par rapport à 2023 (10,38 millions de tonnes), et 3,57 millions de tonnes d’essence contre 3,36 millions de tonnes en 2023 (+6 %).
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