L’homme qu’il faut, au moment qu’il faut ? Mohamed Meziane, qui dirigeait jusque-là la communication de la diplomatie algérienne dans la conjoncture internationale que l’on connaît, vient d’être promu ministre de la Communication, dans un contexte mondial et régional toujours aussi tendu.
Le nouveau ministre n’arrive pas en terrain inconnu. En plus d’être diplomate, il est un spécialiste académique de la presse et de la communication.
Mohamed Meziane est l’un des nouveaux visages du gouvernement à la faveur du remaniement ministériel effectué lundi 18 novembre. Il a été choisi par le président de la République Abdelmadjid Tebboune pour remplacer Mohamed Lagab à la tête du ministère de la Communication.
Sans doute pour son profil rare, réunissant expérience, bagage académique et connaissance à la fois des arcanes de la diplomatie et du monde des médias.
Avant son entrée au gouvernement, Mohamed Meziane, 64 ans, était le directeur général de la communication au ministère des Affaires étrangères depuis août 2023.
Diplomate de haut rang avec le grade de ministre plénipotentiaire, il a notamment exercé comme ambassadeur au Mozambique, au Malawi et au royaume d’Eswatini (2019-2023), et plusieurs fois comme ministre conseiller, chargé d’affaires auprès de plusieurs représentations algériennes à l’étranger (New Delhi, Tokyo, Rabat).
Pendant sa longue carrière diplomatique, Mohamed Meziane a aussi occupé de hautes fonctions dans l’administration centrale du ministère des Affaires étrangères, dont plusieurs postes en lien direct avec les médias (sous-directeur de l’analyse et de la gestion de l’information, sous-directeur des relations avec les médias, chef de bureau de la presse internationale et directeur général de la communication).
Parallèlement, il a pris part à de nombreux événements internationaux comme délégué de l’Algérie.
Mohamed Meziane, un diplomate nommé ministre de la Communication
La case études et formation du nouveau ministre de la Communication est tout aussi fournie. Mohamed Meziane est un intellectuel pluridisciplinaire. Il est devenu en 2001 docteur d’Etat en information et communication (université d’Alger), après avoir obtenu successivement à la même université une licence d’histoire en 1984 et un magistère de journalisme en 1995.
En plus d’un diplôme d’études spécialisées en économie internationale à l’université d’Orléans (France) en 2000. Avant de rejoindre les Affaires étrangères, il avait enseigné l’histoire et le journalisme dans les années 1990 à l’université d’Alger.
Appelé, de par son métier de diplomate, à exercer dans différents pays, Mohamed Meziane ne s’est jamais tout à fait détaché de la recherche académique.
Comme en témoignent ses nombreux ouvrages, à la thématique évoluant au gré des bouleversements technologiques qui ont métamorphosé la presse et les médias dans le monde : Communication et nouvelles techniques de l’information, 1999 ; Introduction à la théorie moderne de la communication, 2002 ; Les valeurs et les attitudes dans le monde de la communication, 2003 ; Communication, éthique et village planétaire, 2006 et Au bout des claviers, la société de l’information, 2007.
Mohamed Meziane arrive à la tête du secteur dans une conjoncture de défis pour la presse algérienne qui fait face à une crise sans précédent. Il aura à consolider le processus de régulation et d’organisation entamé par ses prédécesseurs et à accompagner les médias pour davantage de professionnalisation et de crédibilité. Ils en ont plus que jamais besoin dans cette conjoncture où leur rôle est déterminant pour l’issue des batailles en cours et à venir.
La diplomatie algérienne, qui continue à porter les questions palestinienne et sahraouie et toutes les causes justes, ne sera que plus efficace avec des médias forts et crédibles qui porteront encore plus loin sa voix et ses arguments.
Le profil de Mohamed Meziane est tout indiqué pour réussir une telle symbiose, et c’est vers un tel objectif que tendent ses premiers propos tenus lors de la passation de consignes au lendemain de sa nomination.