Politique

Qui est Sidali Zerrouki, le nouveau ministre algérien des Télécoms ?

Sidali Zerrouki, directeur d’Algeria Venture, un organisme public d’accompagnement des startups, a été nommé ministre de la Poste et des Télécommunications en remplacement de Karim Bibi Triki à l’occasion du dernier remaniement gouvernemental de lundi 18 novembre. Un choix sans doute motivé par le CV du jeune cadre et son action ces dernières années en faveur des jeunes porteurs de projets innovants.

L’Algérie est devenue le leader africain des startups. De 200 en 2019, le pays en compte 7800 en 2024, s’est félicité en août dernier le président de la République. 

C’est dans ce secteur qui marche que Abdelmadjid Tebboune est allé chercher un nouveau ministre des télécoms, un secteur confronté à de multiples défis. 

Sidali Zerrouki arrive au ministère de la Poste et des Télécommunications avec une solide réputation. Il a dirigé Algeria Venture depuis avril 2021, laissant son empreinte sur tout le paysage algérien de l’entreprenariat des jeunes et de l’innovation. 

Sa nomination à ce poste n’était pas fortuite. Il est d’abord bardé de diplômes. Il est notamment diplômé en sécurité informatique à l’université de Constantine et titulaire d’un master en management international de Paris 1 Panthéon Sorbonne, ainsi que de diplômes E-MBA et MBA spécialisés en technologie. 

Le site de BPI France le décrit comme “une sommité dans le paysage technologique” et “un ingénieur informatique distingué, un conférencier renommé, un bâtisseur d’écosystème, un entrepreneur en série et un expert visionnaire en TIC”. 

Sidali Zerrouki a entamé sa carrière dans le secteur de l’Energie, chez Sonatrach en 1998, avant de passer à Schlumberger.

En 2002, il est entré dans les télécoms par la porte d’OTA Djezzy. Il y restera jusqu’en 2009, avant de travailler en Algérie et à l’étranger pour de nombreuses entreprises de renommée internationale (VEON, maison-mère d’OTA, TIM Consulting au Kenya, Huawei, Millicom, Cybercom Group, Confidential, Revotech, Rail Telecom…). 

Le CV impressionnant de Sidali Zerrouki, nouveau ministre algérien des Télécoms

Parallèlement, note BPI France, Sidali Zerrouki porte “plusieurs casquettes influentes”, citant celle d’ancien vice-président du Global Startup Committee de la WBAF (World business angels investment), membre du conseil d’administration et président du comité d’accès à Internet du GAAN (Groupe des acteurs algériens pour la numérisation), membre non exécutif du conseil d’administration de Mentor Gate aux Pays-Bas, vice-président du comité d’investissement des startups africaines chez WLS…

En mai dernier, il a été élu président du conseil exécutif de l’Association africaine des business angels (AFBAN).

Le jeune cadre s’est fait connaître en Algérie grâce à son action médiatisée à Algeria Venture qu’il a dirigé pendant trois ans et demi. 

Sous sa férule, près d’une centaine de startups algériennes innovantes ont été accompagnées dont une dizaine ont pu lever des millions de dollars de fonds à l’étranger. 

Ces dix dernières années, il a créé lui-même une demi-douzaine de startups, faisant de lui “une force motrice dans le façonnement de l’écosystème entrepreneurial, non seulement en Algérie mais aussi dans toute la région”.

“La mission d’Algeria Venture a dépassé la simple collaboration ; il s’agit d’un mouvement visant à remodeler le paysage des affaires. Notre approche holistique, soutenue par un leadership visionnaire, et catalysée par des politiques stratégiques, favorise l’innovation en tant que pierre angulaire de l’avenir économique de l’Algérie”, déclarait-il en 2023 au magazine Indjazat.

La vision de Sidali Zerrouki va au-delà des startups et de l’économie de la connaissance et englobe toute l’économie nationale. L’été dernier, il était parmi ceux qui ont été émerveillés par le succès rencontré en France par la pâte à tartiner algérienne El Mordjene.

“Ce succès n’est pas seulement gustatif. C’est un véritable hommage à l’industrie agroalimentaire algérienne en pleine croissance”, avait-il écrit sur LinkedIn. “Assisterions-nous à l’émergence d’une nouvelle ère pour les produits locaux sur la scène internationale ? “, s’est interrogé le futur ministre des Télécoms.

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