Politique

Rachid Nekkaz arrêté et auditionné au Maroc après une vidéo sur YouTube

Les autorités marocaines ont arrêté le militant et homme politique algérien Rachid Nekkaz à Marrakech, dans la soirée du lundi 17 mars, après avoir partagé des faits historiques sur une mosquée au Maroc et avoir évoqué le Sahara occidental dans une vidéo YouTube.

Le militant algérien a en effet affirmé dans la vidéo que la mosquée Koutoubia de Marrakech a été construite « en 1146 par le Calife et commandeur des croyants, Abdelmoumen l’Algérien, né à Nedroma près de Tlemcen vers 1100 ».

Rachid Nekkaz arrêté au Maroc pour une vidéo YouTube

Nekkaz a fait savoir que Abdelmoumen l’Algérien a rencontré le théologien marocain Ibn Toumert vers 1123, près de Béjaïa, en Algérie. « Ces deux hommes se sont alliés pour unifier toute l’Afrique du Nord (Mauritanie, Sahara, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye) en proclamant l’Unicité de Dieu », a-t-il déclaré.

Dès la diffusion de la vidéo sur YouTube, les éléments de la Sûreté nationale du District de Jamaâ El Fna, à Marrakech, ont procédé à l’arrestation de Rachid Nekkaz, l’accusant d’avoir propagé des informations trompeuses.

Citant des sources bien informées, le site d’information marocain Le 7 TV a rapporté que l’activiste algérien fait face à des accusations de falsification de faits historiques et de tentative de diffusion de contre-vérités portant atteinte au patrimoine marocain et à l’intégrité territoriale du Royaume.

Dans la séquence, Rachid Nekkaz a également parlé du Sahara occidental, dénonçant l’occupation marocaine de ce territoire, ce qui n’a pas plu aux autorités marocaines.

« Le Sahara occidental, un territoire occupé illégalement par les Marocains »

« Le problème de cette animosité entre l’Algérie et le Maroc vient de la question du Sahara occidental, un territoire qui était sous domination espagnole et qui a été occupé illégalement par les Marocains lors de la Marche Verte de novembre 1975 », a-t-il affirmé.

Plusieurs médias marocains se sont jetés sur l’information, accusant Rachid Nekkaz « d’agent » et « d’espion » du « régime algérien ». Avant même que les autorités marocaines ne se prononcent sur cette arrestation, ces médias ont joué le rôle du juge, en condamnant le militant algérien et en le traitant de tous les noms.

« Il a affirmé que la mosquée Koutoubia avait été construite par Abd al-Moumen al-Koumi, qu’il a présenté comme un Algérien, en ignorant délibérément que Tlemcen, où est né ce dirigeant, faisait partie du Royaume du Maroc », a écrit le site marocain La Relève.

Ce média est allé plus loin dans son délire en affirmant que « ce show exécuté par Nekkaz augure sa possible nomination en tant que président de l’Algérie, succédant à Tebboune ».

Par la suite, il s’est avéré que le militant algérien avait été arrêté uniquement pour être entendu par les services de la police de Marrakech sur les propos qu’il a tenus dans la vidéo. Après consultation du parquet territorialement compétent, Rachid Nekkaz a été remis en liberté, selon le média marocain Bladi.

Les plus lus