s pointent du doigt la spéculation pour expliquer cette flambée.
Le gouvernement à travers le ministère du Commerce et celui de l’agriculture notamment a promis un mois de ramadan sans pénuries ni flambée de prix.
Défi relevé, doit-on dire puisque les produits alimentaires et autres sont largement disponibles sur le marché et proposés à des prix qui n’ont pas globalement connu de hausses vertigineuses.
La banane fait cependant l’exception. Le prix de ce fruit exotique est passé en effet du simple au double en ce début de ramadan. Elle est en effet proposée à 650 dinars/ le kilo alors qu’elle se vendait à moins 400 dinars voire moins, avant le début du mois sacré qui a commencé cette année samedi 1er mars.
Les commerçants se défendent et accusent
Pourquoi le prix de la banane a-t-il augmenté en Algérie ? Des vendeurs au détail des fruits et légumes pointent du doigt les grossistes et les gérants des chambres froides.
« Allez voir au niveau du marché du gros pour vous rendre compte », a lancé un de ces marchands sur la chaîne Echourouk TV qui réalisait mercredi 5 mars un reportage sur le sujet.
« Nous payons ce fruit à 580 dinars le kilo », souligne-t-il. Pour un autre commerçant, ce sont surtout les gérants des chambres froides qui sont responsables, en « stockant la banane pour créer la pénurie ». Il appelle les autorités à « frapper de main de fer » pour lutter contre ces pratiques.
« Cette flambée est injuste et injustifiée »
Le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi évoque en effet la spéculation pour expliquer la hausse des prix de la banane.
« Depuis le début du mois de ramadan, il y a une flambée du prix de la banane », a souligné le président de l’Apoce dans une déclaration à TSA.
Avant de poursuivre : « Cette flambée est injuste et injustifiée et ce pour plusieurs raisons ». Mais il note que la « bourse de la banane à l’échelle mondiale est stable. Les impôts et les taxes d’importation sont fixes. Le taux de change, il est le même ».
Mustapha Zebdi se demande alors « qu’est ce qui fait que le prix de la banane sur le marché national augmente ? », avant de répondre : «Il n’y a aucune raison ou argument que les opérateurs économiques peuvent avancer pour justifier cette hausse ».
Pour lui, « c’est une spéculation pure». Dans la foulée, il appelle les services concernés par la lutte contre ce phénomène à intervenir. «Les pouvoirs publics peuvent intervenir pour réprimer les spéculateurs », propose-t-il.
Pour ce faire, estime-t-il, «il faudra tout d’abord voir au début de la chaîne de distribution».
Zebdi affirme qu’« il y a des alternatives pour dépasser la crise. Pour nous, se priver de la banane est une chose simple et faisable vue qu’on a des alternatives. On a l’entrée sur le marché de la fraise, on a encore les oranges ». Il estime que la banane « n’est pas vraiment un produit de nécessité, mais c’est un régulateur quand même ».