Plusieurs ministres français ont réagi depuis l’annonce, lundi soir, par Alger de son rejet de la liste d’une soixantaine de ressortissants algériens que la France souhaite éloigner de son territoire.
La position officielle du gouvernement français a été exprimée dans l’après-midi de ce mardi par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Devant les députés, le chef de la diplomatie française a évoqué une “atteinte” aux intérêts de la France.
Expulsion groupée d’Algériens : la réponse d’Alger à Retailleau
Lundi 17 mars, le ministère des Affaires étrangères algérien a indiqué via un communiqué que l’Algérie à donné sa réponse concernant une liste d’Algériens à expulser de France, transmise le 14 mars par le Quai d’Orsay via le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Paris.
L’Algérie a rejeté la liste dans la forme et dans le fond, invitant les autorités françaises à “suivre le canal d’usage, en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats”.
La première réaction française a émané immédiatement après du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a annoncé le déclenchement de la “riposte graduée” décidée le 26 février par un comité interministériel présidé par le Premier ministre.
Pour Paris, le rejet par Alger de la liste des expulsables “porte atteinte aux intérêts de la France”
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a lui aussi évoqué ce mardi matin cette “riposte graduée”, préconisant le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie, la suspension de l’exemption de visa pour les porteurs d’un passeport diplomatique algérien et d’aller ”éventuellement”, jusqu’à la révocation de l’accord bilatéral sur l’immigration de 1968.
Dans la journée, des propos tenus lors d’un petit-déjeuner partisan par le Premier ministre ont fuité. Selon BFMTV, François Bayrou en a appelé “à la fermeté face au gouvernement algérien mais pas à la fermeture du dialogue car les deux parties ont besoin de coopération ». Une manière de se démarquer de ses ministres de l’intérieur et de la justice, partisans de la manière forte.
Dans l’après-midi de ce mardi 18 mars, le ministre des Affaires étrangères a fait connaître la position officielle du gouvernement français. S’exprimant au Parlement lors d’une séance de questions au gouvernement, Jean-Noël Barrot a estimé que le rejet de la liste par Alger « porte atteinte » aux intérêts de la France.
« Nous allons, avec une détermination très ferme, œuvrer sur ce dossier pour défendre les intérêts des Français qui sont notre seule boussole », a indiqué le chef de la diplomatie française dont les propos ont été rapportés par l’AFP.
Barrot a aussi souligné la nécessité de résoudre les « tensions » entre les deux pays « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
L’Algérie avait également expliqué dans le communiqué de lundi qu’elle n’était animée “que par le souci de s’acquitter de son devoir de protection consulaire à l’égard de ses ressortissants ».