INFO TSA. Renault tient au marché automobile algérien. Le constructeur français, dont l’usine est à l’arrêt depuis 2020 n’a pas encore obtenu le feu vert des autorités algériennes pour reprendre ses activités de production et de commercialisation des véhicules dans le pays, revient à la charge, peut-être pour la dernière fois, avant de quitter l’Algérie.

Renault a déposé une première demande en 2023 conformément aux nouveaux cahiers des charges qui fixent les conditions d’importation et de fabrication des véhicules en Algérie et qui ont été promulgués en novembre 2022. Après une longue attente, le constructeur français est revenu à la charge.

TSA Algérie a appris de sources sûres que Renault Algérie vient de relancer le processus, en déposant une nouvelle demande d’agrément au niveau du ministère de l’Industrie.

Renault Algérie Production : « Notre position n’a pas changé »

La marque au losange garde ainsi l’espoir d’obtenir l’autorisation pour rouvrir son usine à Oued Tlelat près d’Oran et reprendre l’assemblage de ses modèles populaires comme la Clio ou la Dacia Stepway, ainsi que l’importation et la vente de voitures.

Toutefois, la situation de la filiale algérienne de Renault ne cesse de s’enfoncer dans le rouge, et le constructeur devrait prendre, selon nos sources, une décision cruciale sur son avenir en Algérie à la fin du premier semestre 2025. Interrogée par TSA sur son avenir en Algérie, la direction de Renault Algérie Production (RAP) a répondu : « En ce qui concerne RAP notre position n’a pas changé ».

Cette position a été exprimée en novembre dernier par le directeur de Renault Algérie Production en réponses aux rumeurs sur la fermeture de l’usine d’Oran : « Les équipes de RAP sont impatientes de pouvoir déployer le projet de relance et de développement de l’outil industriel et ainsi participer au renouveau de l’industrie automobile en Algérie ».

Renault Algérie tente sa chance une deuxième fois

Longtemps numéro un du marché algérien, Renault a perdu sa place après la fermeture de son usine à Oran qui a été inauguré en 2014, après la suppression début 2020 du dispositif préférentiel d’importation des kits SKD/CKD destinés à l’assemblage de voitures.

Cette suppression est survenue dans le sillage des grandes enquêtes contre la corruption lancées en 2019 et qui ont touché les patrons des concessionnaires automobiles algériens. Ces derniers ont été pour la plupart condamnés à de lourdes peines, leurs sociétés récupérées par l’État.

L’Algérie a ensuite mis en place de nouvelles conditions pour les constructeurs automobiles en novembre 2022, et a rouvert le marché aux importations de véhicules neufs, après plus de six ans de fermeture totale.

En mars 2023, Fiat a opéré son retour en Algérie, avec des importations de voitures neuves. Parallèlement, la marque italienne du groupe Stellantis a lancé les travaux pour construire une usine de montage à Tafraoui près d’Oran.

Cette usine qui a été inaugurée en décembre 2023 assemble trois modèles : Fiat 500, Doblo utilitaire et Doblo Panorama dont la commercialisation est imminente. Le lancement d’un quatrième modèle est prévu en 2025.