Alors que le constructeur automobile français Renault, dont l’usine en Algérie est à l’arrêt depuis 2020, attend le feu vert des autorités algériennes pour relancer ses activités, l’ancien ministre algérien de l’Industrie Ferhat Ait Ali (janvier 2020-février 2021) fait des révélations surprenantes sur ses engagements précédents, notamment sur le taux d’intégration.
Depuis la relance de l’activité de l’industrie automobile en Algérie en 2022, le constructeur français souhaite revenir sur le terrain, en se conformant notamment aux nouvelles dispositions réglementaires qui régissent le secteur.
Selon des informations obtenues début février par TSA, la marque au losange a déjà relancé le processus, en déposant une nouvelle demande d’agrément au niveau du ministère de l’Industrie.
Usine Renault Algérie : voici le taux d’intégration réel
À travers cette démarche, le constructeur automobile français souhaite obtenir l’autorisation pour rouvrir son usine à Oued Tlelat, près d’Oran et reprendre l’assemblage de ses modèles populaires comme la Clio ou la Dacia Stepway, ainsi que l’importation et la vente de voitures.
Depuis son implantation en Algérie en 2014, Renault est resté longtemps un acteur majeur du marché automobile en dominant les ventes. Mais la marque a perdu sa place après la fermeture de son usine à Oran en 2020, conséquence de la suppression du dispositif préférentiel d’importation des kits SKD/CKD destinés à l’assemblage de voitures.
Revenant sur la période d’activité de Renault en Algérie, entamée en 2014, l’ancien ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali a révélé le taux d’intégration réel du constructeur automobile français depuis son implantation en Algérie. Des chiffres plutôt problématiques, comparé au succès de la marque.
Invité dans une émission du média en ligne Vision TV, l’ancien ministre de l’Industrie a été interrogé sur l’échec de la gestion du dossier automobile depuis des années, notamment lorsqu’il avait été à la tête du département ministériel de l’Industrie.
Renault Algérie : « un taux d’intégration de 6,5 % en 2017 et de 4,7 % en 2019 »
Dans sa réponse, il cite notamment le cas de Renault « qui s’était engagé en 2014 à assurer un taux d’intégration de 30 % dans le montage après cinq ans d’exercice », a-t-il rappelé. Mais au bout de ces cinq années, le constructeur n’avait même pas dépassé les 5 %, selon l’intervenant.
« En 2017 déjà, alors que Renault prétendait avoir atteint un taux d’intégration de 28 %, j’ai personnellement fait le calcul en tant que consultant, et j’ai découvert que le taux d’intégration était de seulement 6,5 %. Et j’ai été très indulgent avec eux », a fait savoir l’ancien ministre de l’Industrie.
Nommé à la tête du ministère de l’Industrie le 22 janvier 2020, Ferhat Ait Ali a eu l’occasion de découvrir le véritable taux d’intégration de l’usine Renault en Algérie.
Il a affirmé avoir reçu des rapports officiels, indiquant que le taux d’intégration atteint par le constructeur français « n’était que de 4,7 % » en 2019, soit cinq ans après le lancement de l’usine d’Oran, c’est-à-dire en baisse par rapport à 2017. « Est c’était le cas aussi pour les autres constructeurs », a-t-il encore ajouté.