L’Algérie veut renégocier l’accord d’association avec l’Union européenne (UE). Entrée en vigueur en 2005, cet accord est jugé obsolète par le gouvernement algérien en raison de l’évolution de l’économie de l’Algérie qui est passée en 20 ans du stade de pays mono-exportateur d’hydrocarbures à celui de producteur de plusieurs produits industriels et agricoles.
Le sujet a été évoqué ce dimanche 26 janvier par le président Abdelmadjid Tebboune lors de la réunion du Conseil des ministres. Pour le chef de l’État, la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE est « imposée par des données économiques réalistes ».
A l’entrée en vigueur de cet accord en 2005, les exportations de l’Algérie étaient « essentiellement composée d’hydrocarbures », a rappelé le président de la République. Mais la donne a changé depuis.
« Aujourd’hui nos exportations hors hydrocarbures se sont diversifiées et élargies, notamment dans l’agriculture, des minéraux, les produits miniers, les produits alimentaires et autres », a soutenu le président Tebboune, selon le communiqué de la présidence de la République publié à l’issue de ce Conseil des ministres.
Algérie – UE : Tebboune veut un accord équilibré
Abdelmadjid Tebboune a expliqué que la révision de l’accord d’association « n’est pas sur fond de conflit, mais plutôt en soutien aux bonnes relations entre l’Algérie et l’Union européenne en tant que partenaire économique ». Des relations basées sur le « principe gagnant-gagnant », a-t-il dit, alors que le premier des discussions entre les deux parties devrait commencer bientôt.
L’Algérie veut obtenir de l’UE un accès plus important pour ses produits hors hydrocarbures dont les exportations vers les marchés européens sont limitées par les quotas où les normes.
Le 14 juin, Bruxelles a annoncé avoir engagé une procédure de « règlement des différends » contre l’Algérie à cause des restrictions sur les importations en provenance de l’UE. Le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour réguler le commerce extérieur et réduire la facture des importations afin d’encourager la production locale et attirer les investisseurs étrangers.
En réponse, Alger a reproché à l’Union européenne le manque d’investissements en Algérie et des échanges commerciaux hors hydrocarbures déséquilibrés.
De 2005 à 2020, les pays de l’UE n’ont investi que 13 milliards de dollars en Algérie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf en octobre dernier.
Pendant cette période, les échanges commerciaux entre les deux parties ont atteint 1.000 milliards de dollars. L’Algérie a exporté du pétrole et du gaz vers l’Europe d’où elle a importé des produits industriels agricoles et industriels ainsi que des services.