Il y a un énorme écart, presque du simple au double, dans les salaires versés par les entreprises des secteurs public et privé en Algérie, selon une enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS). L’enquête a été réalisée en 2022, mais elle vient d’être publiée.
L’enquête sur les salaires en Algérie a porté sur les montants versés au mois de mai 2022 par 684 entreprises publiques et privées, hors agriculture et administration. Les enquêteurs de l’ONS ont étudié les données de 457 entreprises publiques nationales et de 227 entreprises privées de 20 salariés et plus.
Selon les résultats de l’enquête qui viennent d’être publiés par l’ONS, le salaire mensuel net moyen en Algérie était de 43.500 dinars algériens en 2022 : 61.300 dinars dans le secteur public et 35.200 dans le secteur privé.
Cette année-là, les salaires n’avaient pas connu une grande évolution par rapport à 2021, 1,4 % en moyenne, soit 1 % pour les cadres, 1,8 % pour les agents de maîtrise et 1,5 % pour le personnel d’exécution.
Le niveau des salaires est fortement influencé par plusieurs facteurs, souligne l’ONS, citant la qualification des salariés, le secteur, la taille de l’entreprise et les spécificités de rémunération propres à certains secteurs.
Par exemple, la prédominance des cadres, comme dans les hydrocarbures, tire les salaires vers le haut. Les salaires sont en revanche tirés vers le bas dans les secteurs à forte prédominance des personnels d’exécution, comme c’est le cas dans la construction.
Salaires en Algérie : énormes disparités entre les hydrocarbures et la construction
Par secteurs d’activité, celui des hydrocarbures est celui qui paye le mieux en Algérie avec une moyenne de salaires de 114.100 dinars, suivi des banques et assurances (64.300 dinars).
« Ceci s’explique par le fait que les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient beaucoup de diplômés et qu’elles ont plus de facilité que d’autres pour payer leur personnel », explique l’office des statistiques.
Les plus faibles salaires sont ceux des secteurs de la construction (33.000 dinars) et de l’immobilier (36.000 DA).
Pour la même fonction et les mêmes qualifications, le salaire peut être parfois très élevé ou très bas selon les secteurs. L’ONS donne l’exemple des agents de maîtrise hautement qualifiés, payés en moyenne 110.900 dinars dans les hydrocarbures et 38.900 dinars dans la construction.
Par qualification, un cadre gagne en moyenne presque le double (1,93) du salaire net moyen global, alors que le personnel d’exécution n’en perçoit que 72 %. Le salaire net moyen des cadres est de 83.800 DA, celui du personnel de maîtrise 51.200 DA et enfin 31.200 DA pour un salarié d’exécution.
Les salaires les plus élevés pour les cadres sont enregistrés dans les industries extractives, incluant les hydrocarbures (137.100 Da en moyenne) et dans la santé (hors fonction publique, 100.900 Da).
S’agissant de la structure des salaires, le salaire de base représente en moyenne 56 % de la rémunération brute totale, et les primes et indemnités 44 %.
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