Deux femmes d’origine algérienne ont été victimes, le 8 avril dernier, d’une violente agression à caractère raciste à Joué-lès-Tours, commune de Tours, dans l’Indre-et-Loire.
Âgées de 37 et 46 ans, elles ont été agressivement attaquées et insultées par une famille — un homme, une femme et un adolescent – pour le simple fait qu’elles sont « d’origine arabe ».
L’affaire, rendue publique ce jeudi 24 avril après un dépôt de plainte par les concernées, illustre une fois de plus la montée inquiétante des actes racistes en France.
Déferlante de haine ciblant deux femmes d’origine algérienne en France
Comme le rapporte le réseau de radio publique ICI — anciennement France Bleu, l’agression a eu lieu l’après-midi du mardi 8 avril, aux environs de 16 heures, dans le quartier résidentiel de La Douzillère.
Les deux amies d’origine algérienne roulent entre deux rendez-vous médicaux lorsqu’elles accrochent légèrement un rétroviseur dans un virage.
Elles s’arrêtent pour constater les dégâts. Rien de grave, mais les choses s’enveniment quand une voiture qui les suivait, alors qu’elle n’a aucun lien avec l’accrochage, les double et leur bloque violemment la route.
C’est alors qu’un homme, le conducteur, en sort et les accuse de délit de fuite. L’une des victimes lui demande de se calmer et de repartir, mais il réplique : « C’est à vous de partir, sale arabe ! ».
Les choses ne s’arrêtent pas là. Selon le témoignage des deux femmes, il les bouscule, elles tentent de se défendre, mais il réagit encore plus violemment.
Maître Colin Verguet, avocat des victimes, décrit : « Ça se passe très vite. Elle essaie de se défendre. C’est là qu’une femme et un adolescent sortent de la voiture. Le jeune homme fait à ma cliente une clé d’étranglement pour l’amener au sol. Elle se fait rouer de coups également par la dame, qui lui met la main sur le visage ».
Des insultes et des violences physiques à caractère raciste
L’autre femme, qui a assisté à l’effroyable scène, appelle la police et filme l’agression et la plaque d’immatriculation avec son téléphone, avant de se faire également violenter, cette fois par l’adolescent.
« En la voyant faire, l’adolescent se précipite sur elle. Dans un réflexe, elle cache son portable dans son soutien-gorge », explique l’avocat.
Mais loin de dissuader l’adolescent, celui-ci se jette sur elle pour lui arracher le téléphone et déchire ses vêtements. L’avocat affirme : « Elle se fait aussi bousculer et prend des coups ».
La famille d’agresseurs finit par prendre la fuite, tandis que les deux femmes dressent un constat à l’amiable avec la conductrice du véhicule éraflé plus tôt.
Elles parlent ensuite aux policiers, « qui les laissent reprendre le volant, alors qu’elles ne sont pas en état de conduire », déclare l’avocat. Puis, sonnées, elles consultent un médecin qui leur prescrit un arrêt de travail de 5 jours pour l’une et 8 jours pour l’autre.
La plainte sera déposée une semaine plus tard, le 16 avril, dans l’espoir que justice soit rendue.