Économie

Salon Agriculture Paris 2025 : l’Algérie présente avec de nouveaux produits

Le Salon International de l’Agriculture (SIA) de Paris devrait ouvrir ses portes à la veille du mois de ramadan du 22 février au 2 mars 2025 au Parc des Expositions de Paris (Porte de Versailles).

De nombreux Algériens vivant en France ont pris l’habitude de venir parcourir les allées des stands du pavillon réservé à l’Algérie et de renouer ainsi avec les saveurs des produits du terroir algérien.

À l’approche de l’édition 2025, la fébrilité augmente chez les participants algériens, en dépit de la crise diplomatique entre la France et l’Algérie. Il s’agit de réserver un emplacement, s’assurer de l’expédition et de la bonne réception des marchandises et de s’acquitter des formalités administratives.

Parmi les exposants, il y a les habitués et des absents tant côté français qu’algérien. Cette année, le département français du Gers devrait être absent pour cause de restrictions budgétaires.

Sera absente également la firme laitière Lactalis, des agriculteurs avaient manifesté en 2024 devant le stand de cette grande laiterie pour reprocher un prix d’achat insuffisant du lait.

Salon de l’agriculture de Paris : l’Algérie présente

Des absents sont annoncés côté algérien, notamment les opérateurs publics : la Société algérienne des foires et expositions (Safex) et la Chambre nationale d’agriculture (CNA). L’absence des opérateurs publics est liée aux tensions politiques entre les deux pays. L’Algérie ne boude pas pour autant ce grand rendez-vous agricole, avec une participation intéressante des entreprises privées.

Selon l’organisateur algérien du pavillon de l’Algérie, celui-ci devrait ainsi passer de 150 m2 en 2024 à 100 m2 en 2025. Cependant, de nombreux habitués confirment déjà leur participation.

Être référencé par la grande surface

Parmi les produits labellisés en Algérie, on devrait trouver les olives de tables « La Sigoise » et différentes variétés de figues sèches

L’huile d’olives Baghlia qui a eu plusieurs prix internationaux devrait pour la première fois être présente.

Les habitués devraient être là : différents producteurs de l’huile d’olive, les conserves de la marque Thala, les dattes Deglet Nour, figues sèches de Béni Maouche et différents produits de terroir.

Trois nouveaux produits devraient être exposés : miel d’Algérie, nougat royal et les différentes variétés des olives de table la Sigoise.

Ces dernières années, le nombre de visiteurs au niveau du pavillon Algérie au Salon international de l’Agriculture de Paris n’a cessé de croître. Un public familial mais aussi de professionnels français désirant commercialiser en France les produits algériens.

C’est grâce à sa présence régulière au SIA et à la Foire de Paris que la marque de conserve Thala s’est fait connaître en France et a tissé un réseau de distribution sur les régions de Paris et de Marseille.

Outre la qualité, les professionnels de la distribution souhaitent être rassurés sur les quantités et la régularité des arrivages en provenance d’Algérie qu’ils pourraient mettre dans leurs linéaires. Exporter ne s’improvise pas.

 En octobre 2022, pas moins de 15 huileries algériennes étaient présentes au Salon international de l’alimentation (Sial) de Paris.

Une participation dans le cadre d’un projet Algéro-Européen. Des professionnels algériens venus de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Jijel, Sétif, Médéa et Boumerdes avaient pu se confronter aux exigences des acheteurs européens en matière de qualité, traçabilité packaging et volume d’approvisionnement.

Pour les agriculteurs, participer au SIA est une opportunité pour faire connaître ses produits même si cela représente un coût.

En 2019, le magazine L’Usine Nouvelle estimait le coût d’une participation au SIA : « En moyenne, il faut compter entre 200 et 500 euros du m2 selon le hall occupé ».

À ce tarif, il s’agit de rajouter des frais d’inscription, ceux du parking, de l’électricité, de l’eau ce qui faisait dire à un professionnel : « Au total, le tarif pour un stand de 9 mètres carrés dépasse rapidement les 10 000 euros ». Pour réduire les coûts, les exposants préfèrent souvent partager un espace commun.

L’enjeu d’une participation au SIA de Paris est grand avec, à la clé, se faire référencer au niveau des grandes et moyennes surfaces (GMS).  À ce jour, seule l’huile d’olive vierge extra biologique Terra Delyssa de Tunisie a su se faire une place en France dans les linéaires des grandes surfaces.

Actuellement, les produits algériens sont présents dans les boucheries et les magasins halal. Pour ces producteurs, il s’agit de dépasser ces seuls circuits de commercialisation communautaires.

Depuis quelques années, aux côtés de ces boucheries sont apparues des chaînes de supermarchés telles Hal’Shop ou H.market  spécialisées dans les produits halal et provenant du Maghreb.

SIA, rencontres entre professionnels des deux rives

Outre la présence de consommateurs, le Pavillon de l’Algérie voit le passage d’amis de l’Algérie : universitaires, représentants d’entreprises ou d’associations.

Pour les professionnels algériens dont des cadres du ministère de l’Agriculture et de Développement rural, des membres des entreprises du secteur public, directeurs de Chambre d’Agriculture de wilaya ou directeurs de grosses coopératives, le SIA est l’occasion de rencontres avec leurs homologues français.

Ces échanges permettent de se renseigner auprès de la multitude de stands des réalisations des agriculteurs français et de leur mode d’organisation.

Les stands des grosses structures françaises disposent de salons feutrés où, loin du brouhaha des allées où se pressent le public, les professionnels apprennent à se connaître, s’échangent leur carte de visite et nouent les contacts.

C’est de ces rencontres qu’est né en 2013 le partenariat Albane (lait) entre la région de Bretagne et la filière laitière en Algérie. Le transfert de savoir-faire des éleveurs et techniciens bretons a permis de mettre sur pied dans plusieurs wilayas des équipes constituées de techniciens et vétérinaires en appui technique aux éleveurs à l’image de ce qui se fait en Bretagne.

Nombreux sont les professionnels français qui connaissent le marché algérien et parfois depuis fort longtemps. C’est le cas de ce représentant d’entreprise rencontré par TSA et qui se rappelle avoir accompagné à la fin des années 1970 l’arrivée sur le port d’Alger d’un millier de pulvérisateurs pour grande culture. Un matériel aujourd’hui produit localement.

Au salon de l’élevage de Clermont-Ferrand, les importateurs algériens de bovins sont reçus en tant que VIP tant les éleveurs français fournissent des génisses et des broutards destinés à traverser la Méditerranée.

La moindre annonce de nouveaux contrats suffit à faire remonter les cours. Avant l’arrêt des importations pour cause de maladie, ces dernières années des annonces du type : « La demande algérienne tire les cours des mâles Aubracs U de 350 kg » étaient fréquentes dans le bulletin de l’Institut français de l’Élevage.

Du fait des conditions climatiques difficiles, l’agriculture en Algérie ne peut envisager une exportation de masse de produits agricoles mais s’orienter vers des produits de niche. Le Salon international de l’agriculture à Paris est l’occasion de mieux les faire connaître.

Les plus lus