Au Maroc, la prise en charge des victimes du séisme dévastateur du 8 septembre 2023 se révèle être très insuffisante. C’est ce que révèle un récent rapport de l’association Transparency Maroc.
Vendredi dernier, la Coordination nationale des victimes du séisme d’Al Haouz a annoncé la reprise de ses manifestations devant les wilayas et à Rabat.
Lundi 17 février, des dizaines de citoyens marocains, victimes du séisme qui a ravagé la région d’Al Haouz, se sont rassemblés devant le Parlement à Rabat pour exprimer leur mécontentement face à l’absence de solutions durables à leur situation précaire.
Maroc : les victimes du séisme de septembre 2023 dénoncent leur exclusion des aides financières
Les protestataires réclament notamment l’ouverture d’une enquête sur les failles dans la gestion de leur situation et une intervention directe du roi Mohammed VI, rapportent des médias marocains. Certains manifestants ont également brandi des images des destructions causées par le séisme.
Selon Al Arabia Morocco, les manifestants venus des régions d’Al Haouz, de Chichaoua et Taroudant, touchées par le tremblement de terre de septembre 2023, ont aussi dénoncé leur exclusion des aides financières, mettant l’accent sur la nécessité d’accélérer les opérations de relogement des victimes.
Selon un rapport de l’organisation marocaine Transparency Maroc, cité lundi 17 février par le site d’information Ya Biladi, la couverture et la qualité des solutions apportées aux victimes sont loin d’être suffisantes et satisfaisantes.
Plus d’un an du séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023 faisant 2.946 morts, 5.674 blessés, 2,8 millions de sinistrés dans 3.000 douars, de nombreux rescapés ont dû encore se débrouiller avec des moyens limités pour se protéger du froid hivernal et les chutes de neige cette année.
Reconstruction post-séisme : le constat accablant de Transparency Maroc
Le gouvernement marocain avait annoncé un programme de reconstruction post-séisme pour la période 2024-2028 pour un budget de 120 milliards de dirhams (12 milliards d’euros). Or, durant sa première année, le programme était loin d’être à la hauteur des attentes et des promesses affichées, note le rapport établi sur la période allant entre septembre 2023 et octobre 2024.
Les lacunes dans l’exécution du programme concernent notamment le rythme anormalement lent de reconstruction, le taux d’avancement étant très faible : 22 % pour la troisième tranche et 3% pour la 4ème tranche du programme.
Les retards accumulés sur les chantiers de construction entravent aussi la mise en œuvre effective des aides. En outre, le rapport note aussi l’absence de transparence de l’action publique, soulignant que les données relatives à la gestion budgétaire, présentées sous forme de chiffres globaux, restent opaques et difficilement vérifiables.
Transparency Maroc déplore ainsi l’absence de publication régulière de rapports détaillés sur l’utilisation des fonds alloués, expliquant que ce manque de communication contribue à alimenter le sentiment d’injustice parmi les populations touchées, qui ignorent souvent les montants déboursés et les critères de sélection pour l’octroi des aides.