Alors qu’elle a vécu toute sa vie en France, une quinquagénaire, arrivée dans l’Hexagone à l’âge de 2 mois, se retrouve désormais bloquée en Tunisie.

« C’est une histoire ubuesque », confie son mari au journal Nice Matin qui relate, ce mercredi 23 octobre, le cas de cette ressortissante tunisienne qui a vécu plus d’un demi-siècle dans l’Hexagone, mais qui s’est finalement retrouvée prise dans les filets des difficultés administratives liées à la délivrance du visa pour la France.

Hager Stemmelin, 58 ans, est allée passer des vacances en Tunisie durant l’été dernier en compagnie de son mari français. Elle est partie avec la certitude de pouvoir revenir sans problèmes en France. Son mari est revenu, mais elle est restée bloquée dans son pays d’origine, faute de titre de séjour valide.

Son titre de séjour expire et elle ne se rend pas compte

Tout commence vraiment en 2019, lorsque cette Niçoise s’est fait voler son sac à main où se trouvait, entre autres, son titre de séjour. La préfecture des Alpes-Maritimes lui délivre une nouvelle carte de séjour sans problème, mais l’intéressée va omettre de vérifier la date de validité.

Ce n’est qu’en arrivant en Tunisie cet été que les douaniers lui font remarquer que son titre de séjour était arrivé à expiration. Ce qui s’est passé, c’est que la préfecture lui avait délivré un duplicata de son titre de séjour volé, qui allait expirer en juillet 2024. Elle, par contre, croyait qu’il s’agissait d’un nouveau titre de séjour, valable 10 ans.

Hager avoue que c’est elle qui a commis « une erreur ». En Tunisie, les douaniers lui conseillent de vite demander un visa de retour à l’ambassade de France. « Pour eux, ça avait l’air d’une simple formalité », indique la Niçoise qu’un véritable cauchemar administratif attendait.

Cette ressortissante tunisienne, qui a vécu toute sa vie en France, se retrouve donc à devoir demander un visa. Première surprise : en arrivant à l’ambassade de France, on lui fait savoir que les procédures de demande de visa « sont dématérialisées » et que « la délivrance des visas a été confiée à une société privée ».

Un cauchemar administratif en Tunisie pour pouvoir rentrer en France

Quand Hager décroche enfin un rendez-vous pour le dépôt de sa demande de visa dans un centre de la société privée à Sfax, on lui dit qu’elle doit refaire son passeport, car ce dernier allait bientôt expirer.

Deuxième coup dur donc. Hager revient avec un nouveau passeport, mais cela n’a pas suffi. On lui demande cette fois-ci une attestation du ministère de l’Intérieur tunisien pour justifier ses entrées et sorties du territoire tunisien. Troisième obstacle.

« Il y avait pourtant tous les tampons de la douane sur le précédent passeport », fait remarquer cette Tunisienne de France qui « doit passer devant le tribunal du district pour qu’il approuve sa demande d’attestation auprès du ministère ».

« Ils sont en train de détruire ma vie »

En attendant qu’elle arrive au bout de ce cauchemar administratif qui lui semble « sans fin », sa vie familiale et professionnelle en France est menacée.

L’employeur de cette Tunisienne « s’impatiente », alors qu’elle devrait renouveler sa licence d’enseignante de la conduite en novembre si elle souhaite continuer à travailler. Rien ne garantit qu’elle va y arriver à temps.

« Ils sont en train de détruire ma vie », confie Hager, qui estime que « Être français, ce n’est pas qu’une question de papiers ». L’issue du cauchemar administratif risque toutefois de lui faire changer d’avis.

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