À l’approche du mois de Ramadan, qui commence cette année début mars en Algérie, les habituelles appréhensions quant à la spéculation sur les produits de large consommation sont de retour.
Le ministre de la Justice vient de monter au créneau pour mettre en garde sévèrement contre de telles pratiques qui se font au préjudice du consommateur.
Grâce aux mesures prises par les autorités, mêlant approvisionnement du marché en quantités suffisantes et lutte implacable contre la spéculation, l’Algérie a connu en 2024 un mois de Ramadan très calme.
La méthode a démontré son efficacité. Grâce au durcissement de la législation et à la vigilance des services de contrôle et des services de sécurité, l’Algérie est venue à bout des pénuries qui touchaient régulièrement ces dernières années les produits de première nécessité, notamment ceux dont les prix sont subventionnés par l’État.
A quelques semaines du mois sacré, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a lancé un appel aux magistrats pour appliquer la loi dans toute sa rigueur afin de contrer ce genre de pratiques.
Intervenant ce jeudi 6 février à la cérémonie d’installation du nouveau procureur général près la cour d’Alger, Mohamed El Kamel Ben Boudiaf, au siège de cette juridiction, le ministre a exhorté les magistrats d’être à la hauteur de la confiance placée en eux et de veiller à « préserver les droits du citoyen à la sécurité, à la santé et à l’alimentation ».
Le ministre de la Justice brandit la rigueur de la loi face à la spéculation
« Vous devez agir avec la détermination et la fermeté voulues pour réprimer quiconque tente de toucher à ces droits », leur a-t-il dit.
Le ministre de la Justice a insisté auprès des juges et procureurs pour que la loi soit « appliquée dans toute sa rigueur contre quiconque tente de spéculer sur les prix ou créer des pénuries », d’autant plus, a-t-il rappelé, que « nous sommes aux portes du mois de Ramadan. »
« Le devoir national et l’engagement juridique imposent de faire face avec fermeté, tout en respectant la loi, aux atteintes à l’économie nationale et à la sécurité des personnes et des biens », a ajouté Lotfi Boudjemaa, tout en appelant les magistrats à « intensifier la coopération avec les différents services de sécurité qui, eux aussi, fournissent des efforts colossaux pour lutter contre ces fléaux ».
Fin 2021, l’Algérie avait adopté une nouvelle loi de lutte contre la spéculation, prévoyant de très lourdes peines contre les spéculateurs, allant jusqu’à 30 ans de prison, voire la perpétuité dans certains cas. L’application rigoureuse des dispositions de cette loi a permis de réduire sensiblement la spéculation et les pénuries, notamment des produits de large consommation subventionnés.