L’Algérie a réservé une importante enveloppe de 35 milliards DA, soit plus de 243 millions de dollars, pour soutenir les prix du sucre et de l’huile de table, dans un contexte mondial marqué par une flambée des matières premières.

La mesure a été actée dans un décret présidentiel publié au Journal officiel numéro 27.

« Il est ouvert, sur 2022, un crédit de trente-cinq milliards de dinars (35.000.000.000 DA), applicable au budget de fonctionnement du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et au chapitre n° 46-03 « Contribution de l’État à la stabilisation des prix du sucre blanc et de l’huile alimentaire raffinée » », a précisé le décret.

La décision du président Tebboune de réserver 35 milliards de dinars pour soutenir les prix de l’huile de table et le sucre blanc survient alors que les prix de l’huile de soja ont littéralement flambé sur le marché mondial, passant de 600-700 dollars en 2020 pour atteindre 1900 dollars depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Outre la crise ukrainienne, cette flambée est due aussi aux conséquences de la pandémie de covid-19 et l’utilisation du soja dans la fabrication des biocarburants.

En Algérie, le litre de l’huile de soja qui représente l’essentiel de la consommation nationale des huiles, est fixé à 125 dinars, alors que son prix dépasse les 250 dinars. La différence entre le prix plafonné et celui de revient est remboursée par l’État aux producteurs. Le prix de l’huile de table en Algérie dépend de l’évolution du cours du soja et de la parité dinar-dollar.

En plus de la hausse des prix, les fabricants algériens d’huile de table sont confrontés à de fortes tensions sur la disponibilité de cette huile sur le marché mondial.

Lors du Conseil des ministres tenus le 13 février dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le gel, « jusqu’à nouvel ordre », de tous les impôts et les taxes, notamment les taxes contenues dans la Loi de finances 2022 sur certains produits alimentaires.

Parmi les produits concernés par ce gel figure le sucre blanc que l’État a décidé de continuer à subventionner pour maintenir son prix à 95 dinars le kilogramme.