Économie

Taxe Trump : ses premiers effets sur l’Algérie

Le président américain Donald Trump a annoncé, mercredi 2 avril, une hausse importante des droits de douane pour plus de 180 pays et territoires, dont l’Algérie.

Tout le monde est concerné : de la Chine à l’Europe, en passant par le Canada et les petits pays africains, la nouvelle mesure n’a épargné personne, provoquant une onde de choc sur les marchés boursiers et de vives réactions des responsables politiques.

L’Algérie voit ses produits exportés aux États-Unis lourdement taxés, à hauteur de 30 %. La cause ? Notre pays impose des « droits de douane » de 59 % sur les produits américains, et il affiche un excédent commercial avec les États-Unis.

Taxe Trump : les produits algériens impactés

Les États-Unis sont le cinquième partenaire commercial de l’Algérie. En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays étaient de 3,5 milliards de dollars.

L’Algérie a exporté pour environ 2,5 milliards de dollars de biens. Elle a importé 1 milliard de dollars, réalisant ainsi un excédent commercial de plus de 1 milliard avec les USA, un cas rare dans le monde arabe.

L’Algérie exporte vers les États-Unis essentiellement des produits pétroliers raffinés ou bruts, des barres de fer forgées, des engrais azotés et des ciments.

Au total, l’Algérie vend aux États-Unis plus d’une soixantaine de produits, dont des produits agricoles, mais en petites quantités.

La mise en place des nouveaux droits de douane va sans doute impacter les exportations algériennes vers les États-Unis. Mais pour l’économie algérienne, le véritable impact de la mesure Trump est déjà là.

Les prix du pétrole s’effondrent

Les cours du pétrole se sont effondrés ces deux derniers jours. Le Brent, référence pour le pétrole algérien, a clôturé vendredi à 65,29 dollars, son niveau le plus bas depuis avril 2021 et la fin de la pandémie de Covid-19.

Selon les économistes, cette forte baisse des prix du baril traduit une inquiétude quant à un ralentissement de la demande mondiale de pétrole dans un contexte de guerre commerciale sans précédent, impliquant les principales puissances économiques de la planète.

Les cours pourraient poursuivre leur baisse dans les jours et les semaines à venir. Pour l’économie algérienne, c’est le plus mauvais des scénarios. En 2023, selon l’Office national des statistiques, les hydrocarbures représentaient 90 % du total des exportations de l’Algérie, « soit 49,3 milliards de dollars. »

Dans un entretien à TSA publié le 26 novembre dernier, l’économiste Brahim Guendouzi a indiqué que l’Algérie a besoin d’un baril à 80 dollars pour équilibrer son budget.

Cette baisse du prix du baril de pétrole s’accompagne d’un affaiblissement du dollar américain par rapport aux autres devises, notamment l’euro. Là encore, il s’agit d’une autre mauvaise nouvelle pour l’économie algérienne.

En effet, l’Algérie vend son pétrole en dollar, mais achète essentiellement auprès de pays européens, en euro. La baisse du dollar réduit son pouvoir d’achat.

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