A Boumerdès, où il s’est rendu mardi 11 mars pour inaugurer la grande station de dessalement de Cap Djinet, le président Abdelmadjid Tebboune s’est fait le défenseur de la langue amazighe en demandant à ce que l’allocation de bienvenue lui soit lue également dans la deuxième langue officielle du pays.
Le président a aussi prononcé quelques mots dans cette langue. Ce petit message en faveur de l’identité et de l’unité nationales n’est pas passé inaperçu et est très apprécié par les Algériens. La séquence a enflammé les réseaux sociaux. Elle a été largement commentée et partagée sur la toile.
Après l’arabe et l’anglais, Tebboune demande des mots en Tamazight
En arrivant dans la wilaya de Boumerdès, Abdelmadjid Tebboune était accueilli, comme le veut la tradition, par une fillette vêtue d’une tenue traditionnelle propre à cette région de la Kabylie.
🇩🇿🎤😄 La réaction du président Tebboune après un accueil en arabe et anglais lors du lancement de la quatrième usine de dessalement à Boumerdès !⤵️⤵️⤵️ pic.twitter.com/FA5CDCmjgx
— LeLien (@LeLienofficiel) March 11, 2025
La fillette a lu un message de bienvenue au président de la République en arabe, puis en anglais. Ceux qui ont préparé l’aspect protocolaire n’ont pas prévu une version du texte en tamazight.
Il est en effet incompréhensible qu’un message solennel soit prononcé devant le président de la République dans une langue étrangère et pas dans l’autre langue nationale et officielle du pays, de surcroît dans une région où cette langue est couramment parlée.
Tebboune parle en Tamazight à Boumerdès
Cela n’a pas échappé au président Tebounne qui a demandé aussitôt, en tamazight, à ce que le message soit également prononcé dans cette langue.
La jeune fille a immédiatement improvisé une phrase, souhaitant, en tamazight, la bienvenue à Boumerdès au chef de l’État. La vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux par la présidence de la République.
Longtemps occultée, tamazight est introduite dans la Constitution algérienne comme langue nationale en 2003 puis comme langue nationale et officielle aux côtés de l’arabe lors de la révision constitutionnelle de 2016.
Lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2019, Abdelmadjid Tebboune, alors candidat, s’était engagé à promouvoir la langue amazighe et lui donner tous les moyens pour son développement.
Il avait aussi rappelé qu’il est lui-même amazigh et que ses grands-parents parlent cette langue depuis toujours, disant se souvenir que son père écrivait des lettres à son frère en tamazight.
« Aucun algérien ne rejette notre identité. Donc, nous allons développer cette identité sur la base du rassemblement des Algériens, pas sur leur division », avait-il déclaré sur le plateau de la chaîne El Bilad.