En France, pour obtenir ou renouveler son titre de séjour, les étrangers signent un contrat d’intégration républicain et s’engagent à apprendre le français. Mais avec la nouvelle loi sur l’immigration, ils devront passer un examen de langue pour pouvoir rester dans le pays.
Cet examen obligatoire intervient dans le cadre de l’application avancée de la loi Darmanin sur les examens écrits de français, prévue pour juillet 2025. Des dizaines de milliers de ressortissants étrangers seront concernés par cet examen et risquent jusqu’à l’expulsion s’ils n’atteignent pas le niveau requis de langue française.
Test de français pour titre de séjour : un niveau « beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers »
Concrètement, les étrangers souhaitant demander ou renouveler un titre de séjour doivent passer et réussir une épreuve écrite de la langue française. Pour un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra valider le niveau collège, pour une carte de 10 ans, le niveau lycée est requis et pour la nationalité française, un niveau universitaire est exigé.
De nombreux ressortissants étrangers qui vivent et travaillent en France de manière régulière seront impactés par ce durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Plusieurs associations de protection des étrangers dénoncent ces niveaux de langue très élevés exigés.
Avec la nouvelle loi, si un étranger n’atteint pas le niveau collège au bout de trois ans, il deviendra expulsable. Cité dans un reportage de France 24, le ministère de l’Intérieur indique que près de 20.000 immigrés risquent de perdre leurs titres de séjour et 40.000 autres se verront refuser la carte de résident.
Pour Félix Guyon, délégué général de l’école Thot pour réfugiés et demandeurs et demandeuses d’asile, il s’agit d’un niveau « beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers qui veulent demander la nationalisation ou un titre de long séjour en France ».
« Il faut compter de 2.000 à 3.000 heures en termes d’apprentissage du français »
Pour mesurer le degré de difficulté des niveaux requis pour la nationalité, une enquête de la chaîne publique France 2 a demandé à 10 volontaires français de passer le test. Cinq parmi eux n’ont pas eu la moyenne à l’écrit, et deux ont complètement raté le test.
Si des Français ont raté l’épreuve pour obtenir leur propre nationalité, lorsque le français n’est pas la langue maternelle d’une personne, les chances de réussite sont maigres, explique délégué général de l’école Thot, qui aide les étrangers à se préparer à l’examen.
Selon lui, pour réussir cette épreuve, « il faut compter de 2.000 à 3.000 heures en termes d’apprentissage du français. C’est vraiment inatteignable ».
Les nouveaux tests de langue seront mis en place avant la fin de l’année en cours. Selon le même média, 300.000 personnes en situation régulière en France seront soumises à ces épreuves, sous peine de perdre leurs titres de séjour.