Depuis la mise en place de la procédure dématérialisée pour les premières demandes et les renouvellements des titres de séjour en France, les demandeurs sont confrontés à de véritables murs numériques. Mais certaines préfectures sont pires que d’autres.
À la préfecture de l’Isère (Grenoble), les rendez-vous de demandes ou de renouvellement de titres de séjour, qu’il n’est possible d’obtenir qu’en ligne, sont devenus quasi-introuvables, plongeant de nombreux demandeurs dans un séjour irrégulier, avec tout ce que cela implique de conséquences sur leur vie professionnelle et personnelle.
Il est « extrêmement difficile » de décrocher un rendez-vous dans cette préfecture
Selon le journal local Le Dauphiné Libéré, obtenir un rendez-vous pour les demandes ou les renouvellements d’un titre de séjour est « extrêmement difficile » à la préfecture de l’Isère. Cette situation, qui fait le malheur des demandeurs, arrange cependant certaines personnes sans scrupules.
En effet, la pénurie des rendez-vous pour les premières demandes ou les renouvellements des titres de séjour ont débouché sur la création d’un véritable marché noir, où des personnes peu scrupuleuses s’arrangent pour décrocher des rendez-vous en ligne pour ensuite les revendent très cher aux véritables demandeurs.
Face à cette situation, des collectifs se sont mobilisés. Ils ont manifesté le mercredi 4 décembre dernier. Mais face au silence de la préfecture, ils menacent d’aller en justice, rapporte le journal français. Selon Pierre Michaud, membre du collectif “Bouge ta pref 38”, « la préfecture n’assure plus son rôle de service public ».
Préfecture de l’Isère : les rendez-vous pour le renouvellement de titre de séjour « valent de l’or »
Le militant explique que la préfecture de l’Isère a été déjà mise en demeure, et que si les choses ne changent pas positivement d’ici le 18 décembre, son collectif va entamer une action judiciaire auprès du tribunal administratif en référé-suspension afin de faire face à ce qu’il qualifie « d’indignité ».
Emmanuel Omonologo, représentant de l’association des étudiants africains de l’Isère, estime quant à lui que le service de l’État « fabrique des sans-abri et des sans-papiers », assurant que « cette situation est inacceptable ».
Le même intervenant dévoile que plus de 500 personnes n’ont pas pu décrocher des rendez-vous, ce qui fait « qu’ils n’ont plus de titre de séjour, ne peuvent plus ni étudier, ni travailler, ni bénéficier des allocations auxquelles ils ont droit, ou aller chez le médecin ». « Ce document de renouvellement est devenu de l’or à Grenoble », a-t-il enfin déploré.