search-form-close
Titre de séjour en France : les Algériens exclus des métiers en tension

Titre de séjour en France : les Algériens exclus des métiers en tension

Par lefebvre_jonathan / Adobe Stock
Un titre de séjour français.

La crise actuelle entre Paris et Alger risque de peser sur les ressortissants algériens en France, les sans-papiers notamment. Dans son offensive, le gouvernement français a décidé de ne pas inclure les Algériens dans les régularisations via les métiers en tension.

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, compte visiblement aller jusqu’au bout de ses plans visant à faire pression sur l’Algérie, malgré le désaveu de sa méthode par Emmanuel Macron.

Mercredi dernier, le Premier ministre français, François Bayrou, a annoncé que son gouvernement se donnait un délai « d’un mois, six semaines » pour réviser les accords avec l’Algérie liés à l’immigration. Faute de quoi, ils seront « remis en cause ».

La France brandit une nouvelle menace envers les ressortissants algériens

Mais vendredi, le président français, Emmanuel Macron, a indiqué depuis le Portugal que les accords franco-algériens de 1968 ne seront pas dénoncés par la France de manière unilatérale, estimant que « ça n’a pas de sens ».

Pour lui, le problème ne réside pas dans les accords de 1968, « sur lesquels il y a beaucoup de commentaires, parfois d’ailleurs factuellement faux », a-t-il précisé.

Bien qu’il a été désavoué par le ministre des Affaires étrangères puis par le président de la République, notamment sur les accords liant les deux pays, Bruno Retailleau compte tout de même aller jusqu’au bout de son rapport de force avec l’Algérie, qu’il souhaite tant. Au lendemain de la mise au point de Macron, un proche de Retailleau persiste et signe.

Ce samedi 1ᵉʳ mars, le représentant spécial du ministre de l’Intérieur sur l’immigration, Patrick Stefanini, a brandi, dans un entretien accordé au magazine Paris Match, un nouveau levier de pression que Retailleau compte mettre en œuvre.

Cette fois-ci, le locataire de Place Beauvau compte s’attaquer à la régularisation des ressortissants algériens par le biais de la liste des métiers en tension, sur laquelle s’appuieront les préfets pour examiner l’opportunité de régulariser des travailleurs sans papiers.

Métiers en tension : « les ressortissants algériens n’en seront pas bénéficiaires »

Patrick Stefanini a d’emblée rappelé que François Bayrou a donné une période de quatre à six semaines aux autorités algériennes, « un ultimatum et des menaces » qu’Alger a « rejeté catégoriquement », jeudi dernier, via un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Mais le représentant spécial du ministre de l’Intérieur sur l’immigration a indiqué que si l’Algérie ne respecte pas les accords internationaux qu’elle a signés en refusant de reprendre ses ressortissants sous OQTF, « la France disposera d’un motif juridique pour engager une réponse adaptée et proportionnée ».

Il évoque, entre autres, la remise en cause de l’accord de 1968 qu’il juge « d’obsolète », mais aussi l’exclusion des ressortissants algériens des régularisations via la liste des métiers en tension.

« Les ministres de l’Intérieur et du Travail vont prochainement actualiser la liste des métiers en tension et les ressortissants algériens n’en seront pas bénéficiaires », a en effet déclaré Patrick Stefanini à Paris Match.

À noter que le gouvernement français a récemment adressé aux partenaires sociaux une liste de dizaines de métiers en tension, qui doit être rendue publique prochainement au niveau national et régional. Elle servira de base de référence aux autorités pour accorder ou non des titres de séjour.

SUR LE MÊME SUJET :

Étrangers avec titre de séjour en France : la démarche d’une préfecture interroge

  • Les derniers articles

close