Comme de nombreux étrangers installés en France, Emy, une étudiante tunisienne, trouve des difficultés à se maintenir en situation régulière. Sa préfecture l’a plongé cette année dans une peur bleue de devenir sans-papiers.
Arrivée en France en 2020, Emy suit actuellement des études en ingénierie des affaires, après l’obtention d’un bachelor. Elle travaille en alternance comme directrice adjointe chez une grande chaîne d’habillement, relate le média français Le Dauphiné.
Une étudiante tunisienne dans le désarroi
Emy est entrée en France avec un visa étudiant. Chaque année, elle arrivait à renouveler son titre de séjour sans difficulté particulière. Mais en octobre dernier, au lieu de lui délivrer un titre de séjour valable une année, sa préfecture lui a donné un titre de séjour qui expire après 3 mois, soit le 14 janvier 2025.
La jeune étudiante tunisienne tente alors d’appeler sa préfecture, mais en vain. Le service de l’Etat fait la sourde oreille. Elle envoie aussi des emails et des courriers en recommandé, mais rien n’est fait.
Ainsi, ce qui devait arriver arriva et la jeune tunisienne entre dans l’illégalité après l’expiration de son document. La jeune fille a vu son contrat de travail suspendu pour une durée d’un mois.
« Depuis le 14 janvier, mon employeur a dû suspendre mon contrat ; je n’ai plus de ressources, plus de quoi payer mon loyer et mes transports ni suivre mes études », a-t-elle confié.
Sa préfecture la contacte dès qu’elle porte l’affaire en justice
Mais ce qui l’avait le plus impacté c’est l’impossibilité de se rendre en Tunisie alors que son père est tombé malade. Victime d’un AVC, le papa se trouve « entre la vie et la mort », tandis que sa fille se trouve partagée entre l’envie de rentrer dans son pays d’origine et risquer de ne pas revenir en France et celle d’attendre pour régulariser d’abord sa situation et risquer de ne pas revoir son père une dernière fois.
Heureusement pour Emy, il y a la propriétaire du petit studio qu’elle loue, Andrée, 88 ans. Cette dernière assure qu’Emy lui rend des services et qu’elle est contente de la savoir présente près d’elle.
La jeune Tunisienne rend souvent visite à André, notamment depuis qu’elle n’a plus de titre de séjour. « Je n’osais plus sortir par peur d’un contrôle de police », explique-t-elle.
Cette affaire s’est finalement bien terminée après qu’Emy ait contacté une avocate qui a réussi à lui dénicher une date d’audience au tribunal administratif. Suite à cela, la préfecture contacte directement la jeune étudiante pour l’informer que son titre de séjour a été renouvelé jusqu’en mai 2025.