En France, l’étau continue de se resserrer sur les étrangers, qu’ils soient en situation régulière ou sans-papiers en quête de régularisation. Et même après la chute du gouvernement Barnier, la situation semble toujours compliquée au niveau des préfectures.
La censure du gouvernement de Michel Barnier par le Parlement n’a apparemment pas modifié la politique migratoire durcie depuis son installation en septembre dernier.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est non seulement pressenti pour rester à place Beauvau, mais ses directives et son mot d’ordre « régulariser moins et expulser plus » sont également encore appliqués par les préfectures.
La politique migratoire va-t-elle changer avec le nouveau gouvernement français ?
Samedi 14 décembre, des centaines d’étrangers régularisés et sans-papiers, soutenus par des syndicats et des associations, ont d’ailleurs manifesté à Paris. Craignant pour leur avenir en France, ils ont exigé un meilleur traitement de leurs demandes de régularisation, rapporte RFI.
À travers les slogans scandés lors de cette manifestation, les manifestants réclamaient en gros leur régularisation pour travailler dans de meilleures conditions. Car selon le même média, la réforme migratoire amorcée par le gouvernement démissionnaire est encore suivie par de nombreuses préfectures.
Intervenant lors de la manifestation tenue à Paris, un responsable de l’Union Syndicale Solidaire indique que « des personnes étrangères en situation régulière sont en train aujourd’hui d’avoir de grandes difficultés à renouveler leurs titres de séjour ».
Dénonçant « ces politiques migratoires répressives », l’intervenant demande « l’égalité des droits pour toutes et tous, un logement, un travail, l’école ». Pour ce qui est des sans-papiers, un autre syndicaliste souligne que cette catégorie d’étrangers « vit constamment dans la peur ». Rien n’a donc changé, du moins pour le moment.
Malgré le départ de l’Exécutif, les préfectures en charge des demandes de régularisations continuent d’appliquer les instructions du gouvernement sortant, basées notamment sur la circulaire Valls, appliquée par Bruno Retailleau, précise la même source.
Ce dernier est également pressenti à rester dans l’Exécutif du nouveau Premier ministre, François Bayrou, ce qui signifie que sa politique migratoire sera sans doute maintenue. Il a d’ailleurs été la première personnalité politique reçue par le nouveau locataire de Matignon.
Omniprésent, Bruno Retailleau est « pressenti pour rester à l’Intérieur »
De plus, Retailleau est actuellement chargé d’une mission par Bayrou, à savoir celle du pilotage de la crise qui frappe l’archipel de Mayotte, balayée par le cyclone Chido. Retailleau est en effet omniprésent et le sera également dans les prochains jours, ce qui présage à son maintien à la tête du département de l’Intérieur.
Selon TF1, l’entourage de Bruno Retailleau a même indiqué que le ministre démissionnaire demandait des assurances, notamment sur l’immigration, avant de prendre sa décision sur une participation au prochain gouvernement.
Selon le Figaro, Bruno Retailleau est effectivement « pressenti pour rester à l’Intérieur » au gouvernement Bayrou, même si ce dernier est centriste. Ces développements récents peuvent ainsi signifier la poursuite de la politique migratoire durcie de Retailleau qui, rappelons-le, touche également les étrangers en situation régulière.