En France, la crise diplomatique avec l’Algérie continue de susciter des réactions au sein de la classe politique.
Dans des entretiens à paraître demain dimanche, le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot et l’ancien Premier ministre Edouard Philippe s’expriment sur les relations entre Paris et Alger.
Dans les colonnes du journal Parisien, Edouard Philippe, qui dirige Horizons, une formation qui fait partie de la majorité présidentielle, évoque les relations franco-algériennes et la crise en cours entre Paris et Alger.
“Nous devons être clairs et fermes avec les autorités algériennes”
“ Notre relation avec l’Algérie doit être clarifiée”, a-t-il estimé, dénonçant le refoulement par les autorités algériennes de l’influenceur Doualemn, expulsé par la France après une vidéo jugée haineuse.
“Nous devons être clairs et fermes avec les autorités algériennes”, a-t-il ajouté, avant d’enchaîner sur l’un de ses thèmes de prédilection : l’immigration algérienne en France.
Celui qui est déjà candidat à la présidentielle de 2027 sait que l’Algérie et les l’immigration sont des thèmes qui peuvent rendre visibles et ramener des électeurs, surtout dans le contexte actuel.
En 2023, il était l’un des premiers dirigeants non-issus de l’extrême droite à appeler à abroger les accords franco-algérienne de 1968. Aujourd’hui, plusieurs personnalités, dont Gabriel Attal et Bruno Retailleau, appellent à dénoncer le texte. Ce dont Edouard Philippe se félicite. “Ça ne m’a pas échappé. Je m’en réjouis !”, a-t-il commenté.
Immigration : aligner les Algériens sur le droit commun
Selon lui, il faut cesser d’appliquer ces accords dans l’étude des dossiers de titres de séjour pour les Algériens en France. Il préconise d’aligner les Algériens sur le régime général.
En plus des titres de séjour, l’ancien Premier ministre français appelle à plus de fermeté concernant l’attribution des visas aux Algériens.
“Il faut dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie, il faut ramener l’ensemble des ressortissants algériens dans une relation de droit commun avec la France en étant beaucoup plus ferme qu’aujourd’hui dans l’attribution des visas”, a-t-il expliqué.
Il approuve également la proposition de Gérard Darmanin concernant la suppression de l’exemption de visa pour les diplomates et les dirigeants algériens détenteurs d’un passeport diplomatique.
Pour lui, ces décisions vont engendrer avec l’Algérie. “Cela créera des tensions évidentes. Mais, et alors ? Il faudrait tout accepter de l’Algérie alors qu’elle refuse d’être un partenaire constructif ? La France doit défendre ses intérêts. Il serait bon que tout le monde le comprenne”, a-t-il affirmé. Avant de conclure : “La France doit assumer clairement sa volonté d’être puissante”.