C’est l’un des projets d’infrastructures les plus gigantesques que l’Algérie a entrepris de réaliser : relier par rail la capitale Alger à Tamanrasset, à l’extrême-sud, jusqu’aux frontières du Niger, sur plus de 2400 kilomètres. Classé comme « priorité absolue » par le président Abdelmadjid Tebboune, le projet ne relève pas de l’utopie.
Ce deuxième chantier de l’extrême après la ligne ferroviaire actuellement en réalisation entre Tindouf et Béchar sur 950 km, commence même à prendre forme.
Selon l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), les études pour la réalisation de 1.040 kilomètres de cette ligne de chemin de fer viennent d’être finalisées.
“L’Etat accorde une importance extrême à ce projet”, a indiqué le responsable de la communication d’Anesrif, Abdelkader Mazar, cité par la Télévision algérienne.
Les études finalisées concernent les tronçons Chiffa – Boughezoul, (153 kilomètres), Laghouat – Ghardaïa (265 Km), Ghardaïa – El Menea (230 kilomètres) et El Menea – In Salah (400 Km).
Train Alger – Tamanrasset : les études de plusieurs tronçons finalisées
Les études concernant le tronçon de 650 Km entre In Salah et Tamanrasset sont en cours. L’Anesrif a en outre programmé la réalisation des études du dernier tronçon, de Tamanrasset jusqu’à In Guezzam, aux frontières entre l’Algérie et le Niger, sur 400 kilomètres.
Une partie du rail Alger – Tamanrasset est déjà opérationnelle. Il s’agit de la ligne Boughezoul – Djelfa – Laghouat, longue de 250 kilomètres, et qui a été inaugurée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune en octobre 2023.
Il reste toutefois la réalisation du tronçon le plus difficile et le plus coûteux de cette ligne : Chiffa-Médéa-Boughezoul. Ce tronçon constitue un verrou important dans le projet de maillage du pays par les chemins de fer. Il permettra de relier la rocade nord à celle des Hauts plateaux et au train de percer le désert jusqu’à Tamanrasset.
Selon l’Anesrif, le train pourra circuler sur cette ligne avec une vitesse de 220 km.
Le chef de l’État accorde une grande importance à ce projet qui devrait contribuer à désenclaver les régions du grand sud algérien et à relier l’Algérie aux pays africains.
Il l’a de nouveau évoqué lors du dernier conseil des ministres qu’il a présidé dimanche 8 décembre. Abdelmadjid Tebboune a “enjoint d’accélérer la mise en œuvre du plan de modernisation par l’interconnexion et la création du réseau ferroviaire en adéquation avec les mégaprojets à haut rendement économique, en accordant la priorité absolue à la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset et à l’interconnexion avec les pays du voisinage africain”, selon un communiqué de la présidence de la République.