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Un ancien ministre algérien ironise sur la visite de Macron au Maroc

Un ancien ministre algérien ironise sur la visite de Macron au Maroc

APS
Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre algérien

Le président français vient d’achever une visite d’État de trois jours au Maroc, au cours de laquelle il a notamment réitéré son appui à la "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental et au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007.

Pour le diplomate algérien Abdelaziz Rahabi, Emmanuel Macron veut "une portée euro-méditerranéenne« à sa décision »néocoloniale" par rapport à ce dossier. Une décision qui restera, selon lui, sans effet sur le terrain.

À Rabat, le président Macron a réitéré dans un discours prononcé mardi 29 octobre devant le Parlement marocain, les mêmes mots par lesquels il a annoncé la nouvelle position de la France au roi Mohammed VI le 30 juillet dernier.

Ce jour-là, Macron avait signifié au roi du Maroc que, pour la France, "le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine« et qu’elle considérait le plan d’autonomie marocain comme »la seule base possible" pour parvenir à un règlement du conflit. Le lendemain, l’Algérie a réagi en procédant au retrait de son ambassadeur à Paris.

Ce changement de position sur le Sahara occidental est la contrepartie de la réconciliation entre Paris et Rabat, scellée lors de la visite présidentielle. Réagissant au lendemain de ce voyage marocain d’Emmanuel Macron, Abdelaziz Rahabi estime que le président français "cherche une portée euro-méditerranéenne à sa décision néocoloniale sur le Sahara occidental".

Abdelaziz Rahabi livre son avis sur la nouvelle position française sur le Sahara occidental

Toutefois, poursuit le diplomate et ancien ministre algérien sur le réseau social X, "quand le discours dépasse les moyens, la diplomatie y compris celle des puissances moyennes, reste un exercice aisé mais sans effet réel sur le terrain".


Cette nullité de la décision française avait été soulignée le 31 juillet dernier par le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf, qui a expliqué en conférence de presse que cet appui à la colonisation du Sahara occidental ne pourra pas changer la donne juridique de la question sahraouie qui reste aux yeux du droit international une question de décolonisation enrôlée à la commission onusienne de décolonisation.

"C’est le don de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas", a résumé le chef de la diplomatie algérienne pour signifier que c’est le droit qui confère la légitimité de la souveraineté sur les territoires et non les États tiers.

Le 4 octobre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a douché la jubilation du Maroc en rendant des jugements définitifs annulant les accords agricole et de pêche signés entre l’Union européenne et le Maroc et incluant les territoires sahraouis occupés. La juridiction européenne a suggéré la légitimité du Front Polisario et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

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