Avis aux gourmands : pour déguster les meilleures pâtisseries d’Île-de-France, c’est à Alfortville qu’il faut se rendre ! C’est effectivement à la boulangerie-pâtisserie B&S d’Alfortville, dans le Val-de-Marne, que l’on trouve désormais les meilleures douceurs de la région de Paris.
Après plusieurs années de persévérance, la pâtissière algérienne Souad Idrenmouche remporte le prestigieux Trophée de la Meilleure Pâtisserie du Grand Paris 2025.
Une victoire qui a le goût du travail acharné
Souad Idrenmouche, Algérienne installée en France depuis plus de 20 ans, a récemment remporté les prix du Meilleur éclair chocolat et de la Meilleure tarte au citron lors du concours du Grand Paris 2025.
Organisée par le Syndicat des boulangers-pâtissiers de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, la 16e édition de ce concours a réuni 63 pâtissiers de la région.
Après une évaluation rigoureuse des éclairs au chocolat et des tartes au citron non meringuées, c’est la pâtisserie B&S qui se hisse sur la plus haute marche du podium.
À sa tête, on retrouve Souad Idrenmouche, une Algérienne passionnée de pâtisserie. Dans un entretien à TSA Algérie, elle revient sur le chemin parcouru avant d’atteindre la victoire.
« Ce prix a été difficile à obtenir. Je participe au concours des pâtissiers du Grand Paris depuis 2016. J’ai été classée plusieurs fois dans le Top 10, mais jamais à la première place. Cette année, c’est une belle victoire ! », confie-t-elle avec fierté.
Il faut dire que cette consécration est le fruit d’un travail acharné et d’une quête incessante de perfection. Une ténacité grâce à laquelle la pâtisserie française n’a plus de secret pour Souad.
Un parcours marqué par la passion
Pour le concours tout comme dans ses boutiques, la pâtissière-boulangère algérienne n’a de cesse d’améliorer ses recettes : « Ce sont nos recettes personnelles que nous avons améliorées, testées encore et encore ».
Travailler durement pour arriver à ses fins, Souad connaît bien. C’est en 2002 qu’il faut remonter pour cerner la persévérance de la boulangère. Durant cette année, la jeune Souad, alors âgée de 22 ans, quitte son Akbou natal, dans la wilaya de Béjaïa, pour suivre des études de comptabilité à Paris.
Elle possède quatre boulangeries-pâtisseries
Pour financer ses études dans la capitale française, elle se trouve une place dans une boulangerie.
« Je faisais des études en comptabilité et gestion des organisations, ce qui n’a rien à voir avec la boulangerie. Mais j’avais besoin de travailler pour payer mes études. Petit à petit, je laissais mes études, et je consacrais plus de temps à la boulangerie », se souvient-elle.
La passion de la pâtisserie prenant le dessus, Souad Idrenmouche décide de se consacrer entièrement à cet univers. À seulement 24 ans, elle ouvre une première affaire, enchaîne les petites formations et gagne en expérience.
En 2016, elle lance son premier véritable établissement portant le nom d’enseigne B&S. Depuis, elle a multiplié les projets et possède aujourd’hui quatre boulangeries-pâtisseries, dont deux dans le 12e arrondissement et une boutique à place de la Nation.
« Je dédie ce trophée à tous les Algériens ! »
Sa dernière boutique, B&S Alfortville, a été inaugurée en septembre 2024. Avec un effectif de 27 personnes et des recettes sans cesse améliorées, elle s’impose déjà comme une référence.
« On n’a cette boulangerie que depuis le mois de septembre et on décroche le premier prix du concours… C’est incroyable ! », s’émerveille la pâtissière quarantenaire, et d’ajouter : « Je dédie ce trophée à tous les Algériens ! ».
Un exploit d’autant plus remarquable que le concours de pâtisserie du Grand Paris est l’un des plus convoités du secteur.
Le succès de Souad dans le monde de la pâtisserie repose sur une exigence constante. Mère de famille, elle ne connaît pas le repos, et ne rechigne pas à enchaîner de longues journées pour faire tourner ses boutiques.
« Je me lève très tôt, et je passe dans les quatre boulangeries tous les jours. C’est vrai que c’est beaucoup de travail, mais elles ne sont pas très éloignées les unes des autres », dit-elle.
Avec ses quatre boutiques, sa persévérance à toute épreuve et son savoir-faire reconnu, Souad Idrenmouche s’est imposée dans le paysage de la pâtisserie francilienne.
Elle revient avec nous sur son expérience et ses ambitions.
Quel est votre secret pour des pâtisseries d’exception ?
On travaille énormément sur les recettes allégées en sucre, mais ce n’est pas tout. On mise aussi sur la fraîcheur des produits et le temps de travail. Pour réussir, il n’y a pas vraiment de secret, il faut travailler sérieusement et respecter les produits.
Pour nos pâtisseries, on choisit les bons produits. Par exemple, la tarte au citron est réalisée à base d’un produit qu’on va chercher très loin : on utilise des citrons bio de Menton, près de Monaco. Tout le monde ne fait pas ça. On le paye très cher, mais ça vaut le coup, ça rajoute quelque chose.
Comment se passe le Ramadan pour une pâtisserie avec des spécialités exclusivement françaises ?
La pâtisserie française est très appréciée pendant le mois du Ramadan. Il est vrai qu’on perd du chiffre d’affaires la journée, mais le soir, ça marche très bien.
Nous avons la chance d’avoir une grande communauté musulmane à Paris, et toutes nos pâtisseries plaisent énormément. En ce moment, la tendance c’est les trompe-l’œil, donc on en vend beaucoup, mais en général, toutes les pâtisseries se vendent bien pendant le Ramadan.
Après cette victoire au concours de pâtisserie du Grand Paris 2025, quels sont vos prochains défis ?
À présent qu’on est à la première place, on n’a pas le droit de concourir pendant 3 ans. Une fois que vous êtes premier, vous êtes premier pour 3 ans.
Cela dit, on peut participer à d’autres concours : pour le pain, pour le flan… D’ailleurs, on est vraiment très forts en flan. La pâtisserie B&S a été classée 3e au concours du meilleur flan de l’Île-de-France, en 2023.
Cette année, le concours aura lieu au mois de juin. On va y participer, et j’espère bien qu’on va gagner.