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Valoriser la vase des barrages : une université algérienne innove

Valoriser la vase des barrages : une université algérienne innove

En plus de la sécheresse, les barrages algériens font face au problème de l’envasement qui diminue leur capacité de stockage et aggrave le stress hydrique du pays. Et pour ne rien arranger, le désenvasement est une opération complexe et coûteuse.

Face à ce problème, des chercheurs de l’université de Ain Témouchent (ouest) ont proposé une solution. En partenariat avec Holcim Lafarge Algérie, ils ont mis au point un procédé innovant. Il s’agit, pour résumer, de transformer cette difficulté en opportunité.

Le cimentier qualifie dans un communiqué diffusé ce jeudi 12 décembre cette invention d’ « avancée scientifique majeure ».

Les chercheurs de l’université de Ain Témouchent ont mené « une recherche novatrice sur la valorisation des vases de barrages », qui, explique Holcim, « conjugue durabilité environnementale et innovation dans le secteur de la construction en Algérie ».

Valoriser la vase des barrages en Algérie : une université met en place un procédé innovant

L’innovation consiste en une nouvelle technique qui permet de transformer la vase des barrages en ressource précieuse, soit des matériaux de construction bas carbone (briques géopolymères, béton et ciment).

La mise au point d’un tel procédé permet de faire d’une pierre, deux coups. Il s’agit évidemment de contribuer au dragage des barrages pour augmenter leur capacité de stockage et de réduire « l’impact environnemental lié aux matériaux (de construction) traditionnels », explique Holcim Algérie.

L’entreprise a souligné dans son communiqué l’importance de cette innovation « pour le développement durable et l’économie circulaire en Algérie ».

Pays au climat semi-aride, l’Algérie dispose de 81 barrages opérationnels d’une capacité totale de stockage d’environ 9 milliards de mètres cubes. L’objectif est d’atteindre 139 barrages en 2030.

Outre l’irrégularité de la pluviométrie qui diminue les apports en eau, les barrages algériens font aussi face au problème de l’envasement.

Le taux d’encadrement varie d’un barrage à un autre. Globalement, il fait perdre près d’un milliard de mètres cubes de capacité de stockage à l’ensemble des ouvrages.

Les opérations de désenvasement, qui consistent à retirer la boue du fond du barrage, coûtent très cher. Parfois, il plus rentable de construire un nouveau barrage que de mener des opérations de dragage dans un ouvrage existant. Et quand une opération est lancée, la vase ainsi récupérée est souvent jetée dans la nature.

En  transformant la boue extraite des fonds de ces ouvrages hydraliques en matériaux de construction, cela peut réduire les coûts relatifs à la lutte contre l’envasement des barrages.

D’où l’intérêt de la technique mise au point par l’université de Ain Témouchent. La récupération de la matière première pour des matériaux de construction à faible empreinte carbone est susceptible d’amortir les coûts de désenvasement.

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