Économie

Véhicules de moins de 3 ans : nouveau casse-tête pour les Algériens

Nouveau casse-tête pour ceux qui désirent acquérir à l’étranger un véhicule de moins de trois ans. Les Algériens peuvent importer légalement de l’étranger des véhicules d’occasion de moins de trois ans d’âge.

Le texte qui a réintroduit cette possibilité, soit la loi de finances pour  2023, stipule que le paiement du coût du véhicule doit se faire sur les devises propres du particulier qui l’importe.

Tout récemment, un nouveau règlement de la Banque d’Algérie est venu limiter le montant des devises que les voyageurs algériens sont autorisés à faire sortir du territoire national.

Au vu des prix des véhicules en Europe, le montant fixérisque de ne pas suffire pour payer une voiture en bon état, de moins de trois ans d’âge.

La disposition a été promulguée le 21 novembre dernier. Auparavant, les voyageurs algériens pouvaient faire sortir légalement l’équivalent de 7500 euros par voyageur, à chaque voyage. Désormais le montant autorisé est de 7500 euros par année civile et non plus à chaque voyage.

Il s’agit d’un tour de vis supplémentaire destiné à lutter contre le transfert illégal de fonds, le blanchiment d’argent et le marché noir des devises. L’intention est louable mais il semble que cette question de paiement des véhicules d’occasion importés n’a pas été prise en compte.

Hormis le marché parallèle, il n’y a pas d’autres moyens d’obtenir les montants suffisants de devises nécessaires pour un séjour ou un achat à l’étranger.

Le président de la République a décrété dimanche 8 décembre une hausse substantielle de l’allocation touristique allouée aux Algériens qui se déplacent à l’étranger, portée à 750 euros par année contre seulement l’équivalent de 15.000 dinars en devises (soit 100 euros au cours actuel de la monnaie unique européenne).

La mesure devrait soulager les touristes, les étudiants, les malades et les pèlerins, mais elle n’est pas suffisante pour les importateurs particuliers de voitures.

Pour la simple raison que les véhicules à l’étranger, particulièrement en Europe et en France, coûtent bien plus que 750 euros.

L’exportation des devises, nouvel écueil devant l’importation des véhicules de moins de 3 ans en Algérie

Le recours demeure donc toujours le marché parallèle, où les principales monnaies étrangères flambent depuis quelques semaines.

L’euro a de nouveau franchi la barre des 260 dinars (à 262 dinars précisément ce lundi 9 décembre) et le dollar a établi un nouveau record à 248 dinars, ce lundi 9 décembre.

Cette cherté des devises par rapport au taux officiel alourdit les coûts des véhicules de moins de trois ans importés.

Néanmoins, même ceux qui ont les moyens de les payer pourraient ne pas pouvoir le faire à cause de cette limitation de l’exportation des devises à 7500 euros par année. En France par exemple, le prix d’un véhicule de moins de trois ans d’âge, en bon état, tourne autour de 10 000 euros.

La solution pourrait être l’acquisition des devises nécessaires directement dans le pays d’achat du véhicule. Comme l’avait prévu le président de Jil Jadid dans une récente analyse, le marché parallèle des devises risque d’être déplacé d’Algérie vers l’étranger.

« Les devises disponibles au change seront acquises directement à l’extérieur du pays et ne rentreront plus dans les comptes bancaires algériens », a indiqué Djilali Soufiane en commentant le règlement de la Banque d’Algérie limitant le montant autorisé à l’exportation à 7.500 euros par an.

Cette difficulté s’ajoute aux autres écureuils auxquels font face ceux désirant importer des véhicules d’occasion. Dans la première mouture du projet de loi de finances pour 2025 présentée par le gouvernement, il était stipulé que les véhicules de moins de trois ans importés sont “incessibles, pour une durée de trois ans à compter de la date de leur acquisition”.

Un amendement introduit par la commission des finances du Parlement permet toutefois la vente du véhicule après 12 mois après le remboursement de la totalité des avantages fiscaux accordés, et après 24 mois à condition d’avoir rendu 66% des avantages fiscaux.

Les plus lus