Économie

Véhicules de moins de trois ans : coup d’arrêt à l’importation ?

Après avoir connu une hausse notable durant le premier semestre 2024, l’importation des voitures d’occasion de moins de trois ans pourrait subir un coup d’arrêt en Algérie, après la décision des autorités de geler les immatriculations des voitures d’occasion importées. La nouvelle a été donnée, ce jeudi, par l’association de protection des consommateurs (Apoce).

Les autorités n’ont pas communiqué officiellement sur cette mesure si elle remet en cause l’importation des véhicules de moins de trois ans.

Les services des douanes algériennes ont enregistré l’importation de 26.562 véhicules touristiques et utilitaires d’occasion de moins de trois ans entre 2023 et les six premiers mois de l’année en cours, selon des chiffres obtenus par le quotidien arabophone El Khabar.

L’importation des voitures de moins de trois ans explose en Algérie

Durant l’année 2023, les chiffres indiquent que les Algériens ont importé 9.970 véhicules d’occasion de moins de 3 ans, dans le cadre des dispositions du décret exécutif n 23-74 signé le 20 février de l’année précédente par l’ancien Premier ministre.

La valeur des importations de ces véhicules a atteint, durant la même période, 142,40 millions de dollars. Durant le premier trimestre de 2024, l’importation des voitures de moins de trois ans a enregistré une hausse notable.

Sur cette période de six mois, les particuliers algériens ont importé un total de 16.592 véhicules touristiques et utilitaires d’occasion âgés de moins de trois ans, pour 243,88 millions de dollars.

Gel des délivrances des cartes grises « jusqu’à nouvel ordre »

Cependant, l’opération d’immatriculation des voitures de moins de trois ans importées vient d’être gelée. L’information a été rapportée par l’Apoce et le transitaire Green Line transit international, citant une note du ministère de l’Intérieur, datée du 1ᵉʳ octobre 2024.

La note publiée sur la page Facebook du transitaire porte sur le « gel de délivrance des cartes d’immatriculation des véhicules de moins de trois ans, importés dans le cadre du décret exécutif n° 23-74 du 20 février 2023 … jusqu’à nouvel ordre ».

Ainsi, les particuliers résidents, concernés par ce décret exécutif, ne pourront pas obtenir de nouvelles cartes grises des véhicules touristiques et utilitaires d’occasion de moins de trois ans importés.

Cette mesure survient dans un contexte de reprise à la hausse des prix des véhicules d’occasion et de la flambée inédite de l’euro sur le marché noir des devises en Algérie. La forte demande sur la monnaie unique européenne a, en effet, engendré une rareté sans précédent des euros sur ce marché, causant ainsi une flambée historique.

La délivrance des cartes grises des véhicules de moins de trois ans importés gelée

Sollicité par TSA, le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur, et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, a émis quelques hypothèses pour expliquer que la décision de gel de la délivrance des cartes grises des voitures de moins de trois ans. La première est « la flambée ces derniers jours de l’euro sur le marché parallèle de change ».

Actuellement, un seul euro est proposé dans certaines localités du pays jusqu’à 260 DZD, un seuil jamais atteint. De plus, la monnaie européenne se fait de plus en plus rare sur le marché noir, ce qui risque d’engendrer de nouvelles hausses dans les jours à venir.

Mercredi 2 octobre, le président de l’Apoce a fait état, dans un poste publié sur sa page Facebook, d’une « hausse sans précédent de la valeur de l’euro sur le marché noir et d’une forte baisse de l’offre ». Pour lui, l’ouverture des bureaux de change « devient ainsi une nécessité économique absolue ».

La seconde hypothèse avancée par Mustapha Zebdi est liée à « d’éventuels problèmes techniques » sur les véhicules de moins de trois ans importés qui proviennent généralement d’Espagne et de Libye.

En l’absence d’un réseau de change officiel, les Algériens désireux d’acquérir un véhicule de moins de trois ans à l’étranger sont contraints de s’approvisionner en devises sur le marché noir, d’où la forte demande enregistrée ces derniers jours.

Mais ce n’est pas tout, car la spéculation sur ce marché, régi essentiellement par le principe de l’offre et de la demande, reste un facteur clé dans la détermination des valeurs de devises qui y circulent, notamment l’euro.

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